Cette autre sortie de l’organisation non gouvernementale (ONG) Human Rights Watch (HRW) est un nouveau fatras de morceaux choisis, véritable marque de fabrique, sous la forme d’un rapport à charge contre les Forces de défense et de sécurité camerounaises sur les événements de Moatu, dans la région du Nord-Ouest. Ce rapport consiste en un récit partisan de HRW pratiquement mué en acteur, voire partisan de l’insécurité avec la bénédiction de ses affidés locaux dont les prises de position contre le Cameroun ne surprennent plus personne. Un retour chronologique sur les faits permet de démonter le rapport produit par l’ONG.
Le 8 janvier 2021, deux attentats ont été perpétrés. L’un par les terroristes de Boko Haram à Mozogo, dans le département du Mayo-Tsanaga, région de l’Extrême-Nord, et l’autre par des bandes armées sécessionnistes à Matazem, dans le département des Bamboutos, région de l’Ouest. Le bilan de ces deux attaques a fait : 12 morts à Mozogo, dont 11 personnes civiles et 1 kamikaze ; 6 morts à Matazem, dont 4 éléments de nos Forces nationales de défense et de sécurité, et 2 morts parmi les civils ; et 4 blessés graves à raison de 2 dans chacun des attentats. Des chiffres et des faits vérifiables situés aux antipodes des récits produits par HRW.
Dans son rapport rendu public le 4 février, depuis Nairobi au Kenya, Ida Sawyer, la directrice adjointe de la division Afrique chez HRW, avoue s’être fiée aux entretiens téléphoniques avec 17 témoins, dont cinq proches des victimes, au sujet de l’attaque. Dans son résumé, elle écrit : « Des soldats de l’armée camerounaise ont tué au moins neuf civils dans la région anglophone du Sud-Ouest le 10 janvier 2021 ». Même la date évoquée ne correspond pas à celle des faits. Dans les détails, elle soutient que parmi les victimes figuraient une femme et un enfant, et quatre autres personnes blessées. Pour se donner du crédit, elle souligne que « le porte-parole de l’armée camerounaise a admis que des soldats du 21e Bataillon d’infanterie motorisée (BIM) avaient conduit une opération dans le village, tout en niant que les troupes aient tué et blessé des civils ».
Pour le capitaine de Vaisseau Atonfack Guemo, chef de division de la Communication au ministère de la Défense, une véritable enquête de HRW reste attendue. « A moins que les recherches sur de telles tueries ne soient, comme je le crains, improductives pour HRW, qui n’accorde que très peu d’importance ou pas du tout à la vie des camerounais victimes d’atrocités de hordes terroristes dans le septentrion et de bandes criminelles dans les régions administratives du Nord-ouest et du Sud-Ouest », regrette-t-il. Il semble, en effet, que parler des Camerounais ordinaires ou des éléments des Forces de défense et de sécurité victimes d’atrocités n’est pas de nature à encourager la générosité des donateurs de HRW, une ONG qui semble avoir définitivement fait du sang des victimes le lit de son fonds de commerce. « Nous pouvons tous observer que des criminels notoires, assassins et généraux auto-proclamés au gré des livraisons de substances psychotropes et d’hallucinogènes sont rapidement et quasi-systématiquement érigés en icônes civiles et paisibles citoyens par HRW, lorsqu’ils n’ont pas le mérite diabolique de sortir vainqueurs de leurs attaques frontales et/ou perfides contre les éléments des Forces de défense en mission de restauration de la paix et de la libre circulation des personnes ainsi que de leurs biens », dénonce le porte-parole de l’armée camerounaise.