« Dans son émission hebdomadaire dénommée « Parole de femmes », édition du mardi 3 novembre 2020, diffusée à 21 heures, et abondamment relayée sur les réseaux sociaux, l’organe de presse audiovisuelle, « Equinoxe Télévision », a diffusé de faux témoignages, à la fois pathétiques et émouvants, de concitoyennes se présentant mensongèrement comme des victimes de la situation de crise qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », écrit René Emmanuel Sadi, le ministre de la Communication (Mincom). Dans cette émission, le cas le plus illustratif concerne notamment la nommée Djomo Yepmo Victoire Stéphanie, qui aura fait montre d’imagination théâtrale, en livrant un récit complètement fictif, au sujet « des scènes d’horreur et d’atrocités vécues dans la zone de Kumba ».
Selon le Mincom, « cette mise en scène ubuesque, animée par la présentatrice de ladite émission Esther Mael Maffowe, a été volontairement orchestrée par la chaine de télévision « Equinoxe » ». Malheureusement, de plus en plus, cette chaine de télévision « outrepasse les limites du champ des libertés publiques si chères au président Paul Biya, par une inobservance criarde des prolégomènes du métier de journaliste, de l’éthique et de la déontologie professionnelles », regrette-t-il. « Je vous demande instamment, de mettre un terme à la production itérative des émissions dont les contenus, de façon récurrente, sont en violation flagrante des dispositions pertinentes de la loi n°2015/007 du 20 avril 2015, régissant l’activité audiovisuelle au Cameroun, ainsi que des dispositions législatives et réglementaires en vigueur », ordonne René Emmanuel Sadi.
S’agissant de Djomo Yepmo Victoire Stéphanie, « des investigations menées par les services spécialisées, attestent sans le moindre doute, qu’il s’agit purement et simplement d’une manœuvre d’instrumentalisation de l’opinion nationale et internationale », révèle le Mincom. Interpellée le 8 novembre, Djomo Yepmo Victoire Stéphanie a été placée en garde à vue à la brigade de gendarmerie de Bonassama. Poursuivie pour « incitation à la révolte » et « propos mensongers », elle a été placée sous mandat de dépôt à la prison centrale de New-Bell à Douala, le 11 novembre.
Avant son incarcération, l’infortunée, mère de nombreux enfants et de petits enfants, a confessé avoir été contactée par une connaissance exerçant dans une organisation non gouvernementale bien connue. Une somme de 50 000 F en poche, et le tour était joué. Les responsables d’Equinoxe Télévision étaient-ils au courant d’une telle bévue avant de faire passer une telle mascarade sur leurs antennes ? Pourquoi l’information du récit de la dame n’a-t-elle pas été recoupée, au moins, par la présentatrice de l’émission ? Comment s’est établi le contact entre la dame et la chaine de télévision basée à Douala ?