Suite aux violences observées dans le Dja-Et-Lobo, la réunion tenue vendredi 11 Octobre 2019 à la demande du Préfet, a dessiné une nouvelle carte d’apaisement en présence des forces vives de la Région du Sud.
Afin de mettre un terme aux violences qui secoue la ville de Sangmelima depuis mercredi 9 Octobre, une réunion d’urgence avait été convoquée le 10 Octobre à 11h. Toutes les élites, forces vives, autorités administratives, sécuritaires et religieuses y ont répondus présents. Les Ministres Jacques Fame Ndongo et Georges Elanga Obam tous deux élites de la région du Sud, se sont rendus à Sangmélima pour s’enquérir de la situation qui y a prévalu pendant deux jours afin de prendre des mesures d’apaisement.
Pour le ministre de la décentralisation et du développement local, c’est ensemble que les solutions peuvent être trouvées ; c’est-à-dire les différentes communautés vivant à Sangmélima avec l’appui des élites et forces vives de la région. « La conception que les différentes communautés ont de la vie ensemble interpelle nos forces vives de la région et du département de bien cerner les difficultés qui empêchent que les uns et les autres se sentent en parfaite harmonie : Notre engagement est que nous reviendrons dans un environnement plus apaisé avec ces mêmes communautés et ses mêmes jeunes pour que nous regardions ensemble quelle est la bonne manière d’adresser ces questions », a affirmé Georges Elanga Obam au micro de nos confrères de la CRTV Radio.
En outre, le ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur, à la suite de son collègue a pris de la situation et a rassuré la volonté de l’Eta à pallier les frustrations que les uns et les autres posent sur la table. « Nous avons écouté, nous avons entendu, nous avons pris acte des frustrations fondées ou non. Ce qui importe c’est la subjectivité de la frustration. Et nous avons dit de manière réaliste, progressive et harmonieuse, l’Etat trouvera des solutions aux différents problèmes », a promis Jacques Fame Ndongo.
Rappelons que la ville de Sangmélima a vibré au rythme de la violence pendant deux jours. Pour cause, la découverte macabre d’un conducteur de moto, fils de la région du Sud, Benjamin Assam Belinga et dont le crime a été attribué à un non ressortissant de la localité, présumé bamoun.
Pour l’heure, la situation semble maitrisée après la descente du gouverneur de la région du Sud Felix Nguele Nguele qui a tenu une réunion avec les forces vives du Sud et les différentes communautés pour trouver les moyens d’apaisement. Sa Majesté Désiré Effa, qui représentait les chefs traditionnels de la localité n’a pas manqué de faire un vibrant appel au vivre-ensemble. Meme si des crimes, vols et types de vandalisme sont enregistrés dans la ville, les populations ont fait savoir aux autorités le manque criard d’emplois décents, projets pertinents à leur endroit.
Selon plusieurs témoignages, ces affrontements ont déjà causés des grandes pertes matérielles. Des dizaines de boutiques déjà saccagées par une foule en colère. Certaines sources font savoir qu’il s’agirait d’une altercation qui oppose les populations et celles de l’Ouest, notamment « les Bamoun ».
Dans la journée de mardi, 08 octobre 2019, des émeutes ont éclaté dans cette ville de la région du Sud suite à deux vols de motos et de l’assassinat de Benjamin Junior Assam Belinga, 27 ans, conducteur de moto. Des commerces saccagés au marché central de la ville. D’après le communiqué de Haman David Koulbout, préfet du département du Dja et Lobo, « le suspect Wilfried Mfoula, né le 16 avril 1998 a été interpelé à Sangmélima lieu-dit marché, porteur du téléphone et des babouches.
Selon les déclarations de l’oncle du défunt Engamba Bé-ribeau, le présumé serait le beau-frère de la famille et aurait promis d’en découdre avec la victime ». Les enquêtes se poursuivent au niveau de la brigade de gendarmerie de Sangmélima. Le préfet fait savoir que dans la foulée, un voleur de moto a été interpellé en flagrant délit au niveau de la place an 2000 par les éléments du commissariat central de Sangmélima. Son nom est Amidou Djoutamboui et est également sous investigation. Dans la journée de mercredi 9 Octobre, jour ayant marqué le début des émeutes, Bonaventure Mvondo Assam, député du Dja et Lobo a tenté de ramener le calme dans la ville en s’adressant à la foule sans succès. Des commerces ayant encore été saccagés au marché central de la ville.
La sortie des autorités et responsables locaux le 11 Octobre, visait à désamorcer la bombe intercommunautaire qui se dessinait, afin de prôner la paix tel que demandée par le Chef de l’Etat S.E. Paul Biya, au sortir du Grand Dialogue National. Il en ressort, que des mesures fortes seront prises dans les tous prochains jours selon le Gouverneur de la Région du Sud Félix Nguele Nguele.