Le Chef de l’Etat tient à l’amélioration de la fourniture de l’accès à l’eau potable au profit des Camerounais. Mardi 20 août, à l’occasion de la mise en service officielle des installations du projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs, le ministre de l’EAU et de l’énergie Gaston Eloundou Essomba a annoncé que le président de la République a sorti le chéquier pour l’amélioration de l’accès à l’eau au Cameroun.
Au Cameroun, le Projet d’alimentation en eau potable de Yaoundé et ses environs (Paepys) est fonctionnel depuis 24 heures. La mise en service officielle des installations de cette infrastructure a été faite par le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba en présence de ses homologues parmi lesquels Alamine Ousmane Mey de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT), de l’Ambassadeur de la République populaire de Chine au Cameroun Wang Yingwu. C’était à Emana Batchenga (région du Centre), base de l’infrastructure. Elle intervient 8 mois après l’adresse à la Nation, du président de la République Paul Biya, qui annonçait de façon imminente, l’opérationnalisation du Paepys qui était alors quasiment achevé.
La livraison de ce projet lancé depuis 8 ans, était vivement attendue par les populations dans un contexte marqué par les rationnements d’eau intempestifs à Yaoundé et ses environs (Nyom, Obala et Batchenga). Pour preuve, d’après les données fournies par le MINEE, la ville de Yaoundé reçoit actuellement 185 000m3 d’eau potable/jour dont 135 000 m3/ jour provenant de la station de traitement d’Akomnyada à Mbalmayo (région du Centre) et 50 000 m3/jour de l’usine rénovée de la Mefou à Yaoundé.
Par contre, la demande est de 260 000 m3/jour ce qui fait un déficit de 75 000 m3 d’eau potable/jour. Calculette en mains, la mise en service du Paepys capté à partir du fleuve Sanaga (plus long fleuve du Cameroun avec 918 km) devrait non seulement combler le gap, mais aussi fournir un excédent de 245 000 m3/jour dans la capitale politique et les zones environnantes. « Le Paepys a été conçu pour satisfaire la demande de la population de Yaoundé et ses environs non seulement jusqu’en 2035 mais aussi avec l’extension qui est prévue en 2049 de 300 000 m3 d’eau/jour à 400 000 m3/j », a indiqué Hermann Ngoko, Directeur de la mobilisation des ressources en eau au MINEE. Ce qui fait dire au ministre Gaston Eloundou Essomba que le Paepys est le plus grand ouvrage d’approvisionnement en eau potable en Afrique centrale.
En attendant la réalisation du projet de reconfiguration ou du moins le renforcement du système actuel du réseau de distribution de Yaoundé, Gaston Eloundou Essomba a indiqué que le chef de l’État a décidé de cet appui à la Camwater, bras séculier de l’Etat en matière de distribution de l’eau potable. A en croire le MINEE, ce financement va consister en une vaste compagne d’extension à travers 200 000 branchements à Yaoundé et ses environs supra indiqués avec une cible de 1 million d’habitants.
Réhabilitation des installations en perspective
Le projet Paepys a démarré depuis 2016, un an après la signature de la convention de financement avec Eximbank de Chine qui a supporté 85% des coûts des travaux évalués à 399 milliards de Fcfa contre 15% pour l’État du Cameroun. Censés s’achever depuis 2020, ce projet a accusé un retard d’au moins 4 ans avant sa livraison ce jour. Le Paepys aura subi plusieurs « glissements de date » avant sa mise en service définitive. L’on se souvient par exemple que, rendu sur les sites des travaux en juillet 2023, Gaston Eloundou Essomba qui annonçait un taux d’exécution du projet de 97%, prévoyait la fin des travaux pour cette même année-là. Toutefois, en décembre 2023, le Paepys affichait 98% du taux d’avancement d’après les sources du même département ministériel. Il aura donc fallu 8 mois au MINEE pour finaliser les 2% restants.
Certains quartiers de la ville de Yaoundé pourraient ne pas être desservies totalement dès la mise en service du Paepys du fait de la vétusté de certains équipements (canalisations) qui de l’aveu du membre du gouvernement, présentent quelques faiblesses. Ceux-ci pourraient ne pas supporter la pression qu’apporte la nouvelle infrastructure ou encore l’inadaptation du réseau existant à la nouvelle station de captage de Batchenga. Pour rappel, 07 éléments constituent le Paepys. Il s’agit de la station de captage et de pompage d’eau brute (315 000m3/j), une usine de traitement d’eau, la station de reprise de pompage d’eau traitée à Nkometou III et celle de Nyom. Le réservoir de Ndidan lui, alimente les autres réservoirs d’eau potable à Yaoundé. L’on note aussi les conduites de transport d’eau et le poste de transformation électrique de Nkometou III et lignes de transport d’énergie.