« Mon épouse et moi-même avons appris avec tristesse, le décès de Madame Germaine Habiba Ahidjo, épouse du premier président de la République du Camerou. Nous partageons votre immense chagrin, ainsi que celui de votre famille », a mentionné le président Paul Biya, dans le message de condoléances adressé à la famille de M. Ahmadou Ahidjo, via, l’ambassadeur itinérant Mohamadou Badjika Ahidjo, le 20 avril. Madame Germaine Habiba Ahidjo est décédée à Dakar au Sénégal où elle a passé les trois dernières décennies de son existence. Une vie revisitée par le chef de l’Etat dans son message.
« J’ai personnellement connu, comme vous le savez, Madame Germaine Ahidjo, une grande dame distinguée. Elle était dotée d’une forte personnalité. L’histoire retiendra, qu’elle contribua aux côtés de son époux, au rayonnement de notre cher et beau pays », témoigne le président de la République. Aux côtés du premier président du Cameroun, Madame Germaine Habiba Ahidjo était à la fois discrète et présente. Son côté humain s’est révélé à travers le social. Elle s’est particulièrement déployée dans les orphelinats et centres spécialisés pour les personnes vulnérables entre autres, pendant plus de deux décennies d’un parcours de première dame achevé en 1982. C’était aussi une passionnée de lecture et férue d’écriture. En 1996, elle signa l’ouvrage « Mes confidences à Honoré de Sumo ».
« Sa disparition est assurément une épreuve douloureuse pour tous les siens, et pour ceux qui l’ont connue et aimée. Le Cameroun vient de perdre celle qui aura été un témoin particulièrement priviligié, de l’histoire de son indépendance et du début de sa construction comme pays libre », reconnaît le président Paul Biya, s’associant à son illustre épouse pour présenter leurs condoléances à la famille durement éprouvée. Paul et Chantal Biya leur a également assuré de son soutien.
Germaine Habiba Ahidjo est née à Mokolo, département du Mayo-Tsanaga, région de l’Extrême-Nord, en 1922 d’un père corse et d’une mère peule. De sa vie estudiantine, quelques repères marquants. Son certificat d’études primaires obtenu en 1942 à Yaoundé, la suite de son parcours au collège des Jeunes filles de Douala devenu lycée de New-Bell. Et puis une bourse d’études lui ouvre les portes de l’Institut Pasteur en France. Elle y décroche en 1953, son diplôme d’infirmière hospitalière d’Etat spécialisée en maladies tropicales.
Deux ans plus tard, sa rencontre avec Amadou Ahidjo est le début d’une nouvelle vie. Ils se marient en 1957. De cette union, naquirent trois enfants : Babette, Aïssatou et Aminatou. Les responsabilités conjugales et parentales épousent bien son autre quotidien fait de blouses blanches. Sa carrière d’infirmière, de fonctionnaire et ses charges familiales ne l’exemptent pas de son rôle clé de première dame du Cameroun pendant 22 années.