Dès le perron du palais de l’Unité, où ils ont été accueillis par Samuel Mvondo Ayolo, le ministre, directeur du cabinet civil de la présidence, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, accompagné de Mgr Ivan Santus, officiel de la section des relations avec les Etats de la secrétairerie d’Etat, sont passés par la lumière du dispositif mis en place pour stopper la propagation du COVID-19. Pendant une heure, le président Paul Biya et son hôte ont fait le tour d’horizon des sujets d’intérêt commun, notamment la situation sociopolitique dans le pays ainsi que les relations qu’entretiennent le Cameroun et le Saint-Siège.
Le séjour en terre camerounaise du cardinal Pietro Parolin, dans le contexte de l’urgence humanitaire actuelle causée par le coronavirus, est la preuve de l’attention de l’Eglise et du pape François pour notre pays, une terre riche en humanité mais marquée par de nombreux défis sécuritaires. Cette visite est aussi le symbole d’une convergence de vues entre le président Paul Biya et le pape François. Concrètement, elle traduit l’engagement commun, solidaire et participatif pour protéger et promouvoir la dignité et le bien de tous, à s’intéresser, à prêter attention, à la compassion, à la réconciliation et à la guérison, au respect mutuel et à l’accueil réciproque.
« Que Dieu illumine les cœurs, pour que des gestes semblables ne soient plus jamais répétés et pour que les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest martyrisées du Cameroun puissent finalement retrouver la paix! Je souhaite que les armes se taisent et que puissent être garanties la sécurité de tous et le droit de chaque jeune à l’éducation et à l’avenir », a lancé le pape François, à l’issue de l’audience générale du 28 octobre 2020, exprimant sa douleur pour la mort d’élèves tués dans leur école à Kumba. Dans son message pour la 54e Journée mondiale de la paix, le 1er janvier 2021, intitulé : « La culture de l’attention comme chemin vers la paix », le pape François, a une fois de plus prié pour un retour définitif à la paix au Cameroun.
Avant de quitter le Cameroun, le 3 février, le légat du pape François célébrera, dimanche 31 janvier, la messe pontificale en la Cathédrale Saint-Joseph de Bamenda au cours de laquelle il imposera le pallium au nouvel archevêque métropolitain de Bamenda, Mgr Andrew Nkea Fuanya. Le secrétaire d’Etat du Saint-Siège visitera aussi le foyer de l’Espérance à Yaoundé, un centre fondé il y a quarante ans par le père jésuite Yves Lescanne pour accompagner les enfants des rues et les jeunes prisonniers.
Se confiant à la presse, le cardinal Pietro Parolin a relevé que l’entretien avec le président Paul Biya s’est déroulé dans une atmosphère empreinte de cordialité. Il s’est réjoui de l’excellence des relations bilatérales. « Nos relations sont bonnes, nos relations sont cordiales. Ma visite ici est un autre signe de la cordialité de nos relations », a-t-il déclaré. Il a affirmé la disponibilité du Saint-Siège et de l’Eglise en général à contribuer inlassablement au retour de la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en soutenant les efforts menés par les pouvoirs publics. « Je suis ici pour manifester l’attention et la solidarité du Saint-Père François envers le Cameroun, surtout en ce moment où il expérimente un conflit sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Nous souhaitons que la paix revienne dans ces régions », a expliqué le messager de la paix du pape François.