Joseph Beti Assomo note chez eux une volonté manifeste de porter atteinte à l’image des Forces de défense et de sécurité du Cameroun dont le professionnalisme est internationalement reconnu.
« Diffamation et promotion du terrorisme », seraient les principaux griefs retenus contre Akere Muna, Agbor Balla et Maurice Kamto présentés comme principaux entrepreneurs de la « propagande terroriste ayant tôt fait de joindre à la mise en scène macabre sur les médias sociaux des images présumées des morts de Ngarbuh, d’anciennes photos de la neutralisation de 4 terroristes dans le département de la Mezam courant 2019, et qui avaient malheureusement à leurs côtés une femme », selon Joseph Beti Assomo, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef).
Dans sa mise au point sur l’intervention des Forces nationales de défense et de sécurité à Ngarbuh contenue dans le communiqué du 17 février, le Mindef déplore la publication de plusieurs photographies faisant état d’un prétendu massacre de plusieurs personnes dont des femmes et des enfants, et imputé à l’armée camerounaise. Des publications tendant à banaliser la valeur de la vie. Il s’agit bien des vies humaines, celles des compatriotes en proie aux menaces quotidiennes de bandes armées sans foi ni loi, et que les Forces de défense et de sécurité présentes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ont pour mission essentielle de sécuriser et de protéger.
La campagne de diffamation
Dans son communiqué le Mindef souligne qu’ « il est à observer que depuis un certain temps, des publications malintentionnées tentent de dépeindre nos Forces de défense et de sécurité sous les pires traits négatifs et aux antipodes de leur professionnalisme internationalement reconnu. Elles tentent également de détériorer le solide lien Armée-Nation au fil du temps ».
Felix Agbor Balla Nkongho et Akéré Muna, empêtrés dans d’inextricables contradictions sur la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ont été parmi les premiers à juger hâtivement les évènements de Ngarbuh. Ils restent dans la même logique de communication contre-productive et antirépublicaine qui est leur marque de fabrique. Multirécidivistes, ils avaient attribué le 20 mai 2019, l’assassinat du bébé de 4 mois dans la localité de Muyuka, région du Sud-Ouest, aux Forces de défense et de sécurité, avant de se rebiffer plusieurs jours après face à l’évidence de la perfidie terroriste et sécessionniste, se gardant au passage de présenter leurs excuses.
Abondant dans le même sens, un communiqué du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) s’insurger contre le massacre en masse des adultes, ainsi que de plusieurs enfants dans le département du Donga-Mantung, région du Nord-Ouest. Des faits que le parti de Maurice Kamto impute sans preuve à l’armée camerounaise.
« En tout état de cause, le ministère de la Défense se réserve désormais le droit de poursuivre devant les juridictions compétentes les auteurs de fausses nouvelles à son endroit, conformément à la loi », conclut Joseph Beti Assomo.
Ce que prévoit la loi
Les actions menées dans les réseaux sociaux contre les Forces de défense et de sécurité et l’Etat du Cameroun, peuvent être considérées comme des crimes liés au terrorisme et à l’atteinte à la sûreté de l’État. Ces crimes relèvent juridiquement de la compétence du Tribunal militaire. Akere Muna, Agbor Nkongho Bala et Maurice Kamto pourraient bien s’y retrouver dans les prochains.
Le Cameroun s’est doté, depuis 2014, d’une loi anti-terroriste. Celle-ci punit à la fois la commission des actes de terrorisme « à titre personnel, en complicité ou en co-action », le financement du terrorisme « par quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement », et le « blanchiment des produits des actes de terrorisme ». Y est également traité, le sort des individus procédant au « recrutement et/ou à la formation des personnes en vue de leur participation aux actes de terrorisme quel que soit le lieu de commission ». Tous, sanctionnés de la peine de mort. L’apologie du terrorisme, et l’interruption de l’infraction sont, quant à elles, punies d’une peine allant de 10 à 20 ans de prison. La loi établit également la responsabilité des personnes morales dans les actes de terrorisme.