Du 28 janvier au 3 février, Son Eminence le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, a effectué une importante visite dans notre pays. « Je suis venu exprimer la proximité et la solidarité du pape François avec le Cameroun. Je suis très reconnaissant envers le président Paul Biya avec lequel nous avons évoqué la situation générale du pays et, surtout, la situation dans les régions anglophones », a résumé le légat du souverain pontife, quelques temps avant de quitter le sol camerounais. La médiation des ecclésiastiques fera-t-elle tâche d’huile dans la crise sociopolitique qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ?
Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège y croit dur comme fer. Le 29 janvier, au palais de l’Unité, il a transmis au président Paul Biya un message proche d’une offre de service : l’attention et la solidarité du pape François envers le Cameroun surtout en ce moment où il expérimente un conflit sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il a affirmé la disponibilité du Saint-Siège et de l’Eglise en général à contribuer inlassablement au retour de la paix en soutenant les efforts menés par les pouvoirs publics. Au sein du la conférence épiscopale nationale du Cameroun, l’on estime que le gouvernement est prêt à donner davantage de latitude aux religieux anglophones pour sécuriser l’accalmie et poursuivre les discussions.
Le 31 janvier, le cardinal Pietro Parolin a joint les actes à la parole en célébrant la messe sur l’esplanade de la cathédrale Saint Joseph de Bamenda, en présence d’environ 4 000 fidèles, armés de branches d’arbres, dans un dispositif sécuritaire des plus allégés. Autres témoins privilégiés associés aux tractations en cours, des représentants d’autres cultes : presbytérien, baptiste, musulman. Des clichés, témoignage d’une nette amélioration de la situation. Les partisans de la thèse sécessionniste et leurs principaux sous-traitants sont de plus en plus à l’étroit. « Nous sommes tous responsables de la paix. Seul le dialogue sincère peut aboutir », a-t-il déclaré, mouchoir blanc à la main après avoir formalisé la consécration comme archevêque de Mgr Andrew Nkea Fuanya, figure engagée dans le dialogue.
« Le pallium c’est un signe de gouvernance et d’unité avec le Saint-Siège. Le pape François m’a envoyé ce pallium comme un signe d’autorité pour diriger cette province ecclésiastique de Bamenda avec lui. Joie et humilité m’accompagnent parce que c’est une bénédiction de Dieu », a confié Mgr Andrew Nkea Fuanya. Sur place, de nombreux officiels dont Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République. A travers ce déplacement, se dégage le signe du désir commun de l’Eglise et de l’Etat d’œuvrer pour la paix. C’est également le signe de l’engagement renouvelé du chef de l’Etat à saisir la colombe de la paix du pape François. En marge de sa participation à l’office religieux, le représentant personnel du président de la République s’est entretenu avec une pluralité d’acteurs sociopolitiques de la région du Nord-Ouest. Elites, élus, représentants du pouvoir traditionnel, et représentants de partis politiques. A tous, il a redit la disponibilité du président Paul Biya à rester à l’écoute de l’ensemble des Camerounais, notamment de ceux des régions en crise.