« Une fois le plan annoncé, nous avons eu un hôte de marque au pays, le ministre français des Affaires étrangères (qui) avait annoncé publiquement la contribution de la France à hauteur de 40 milliards FCFA », a rappelé Paul Tasong, coordonnateur national du PPRD-No/So, lors d’une conférence de presse donnée le 8 juillet 2022 à Yaoundé après la tenue de la 4e session du comité de pilotage du PPRD-No/So.
D’après le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, ces financements ne sont toujours pas mis à la disposition du PPRD-No/So. « Nous n’avons aucune raison de douter que cette promesse soit réalisée. Nous nous disons que l’attente est pour s’assurer que nous pouvons le faire. Aujourd’hui, il n’y a plus de doutes par rapport à la faisabilité de la mise en œuvre du plan présidentiel. Nous pensons que cela viendra », a déclaré ce dernier adoptant une posture diplomatique.
C’est en effet au terme d’une visite de travail de deux jours au Cameroun, les 24 et 25 octobre 2019, que l’ancien ministre français des Affaires étrangères avait annoncé une aide de 40 milliards FCFA pour la reconstruction des régions anglophones frappées par un conflit séparatiste depuis 2017.
À suite, l’ambassadeur de France au Cameroun avait indiqué que son pays conditionnait le déblocage de ce financement à la pacification de ces régions. « Avant de commencer la reconstruction, il va falloir que la région soit pacifiée. Il va falloir que vous aboutissiez à un accord de paix entre les bandes armées et le gouvernement », avait affirmé Christophe Guilhou, au cours d’un entretien diffusé le 19 avril 2020 sur la télévision publique CRTV.
Une posture que conteste le ministre Paul Tasong en s’appuyant sur le cas de l’Ukraine. Pour le membre du gouvernement, les partenaires de l’Ukraine se sont réunis pour mobiliser des financements évalués à 750 milliards de dollars pour la reconstruction du pays, alors que la guerre est toujours en cours.
Le PPRD-No/So peine en effet à mobiliser les fonds pour financer la construction des infrastructures détruites par le conflit. D’abord évalué à 89 milliards FCFA, le Plan nécessite désormais 154 milliards FCFA. Seulement, après 18 mois de mise en œuvre, les caisses du Plan n’affichent que 11,5 milliards FCFA, dont 75% ont été apportés par l’État camerounais, 1,5 milliard FCFA par le Japon (le déblocage d’une seconde enveloppe de 900 millions FCFA est en discussion), 1 milliard FCFA par le secteur privé ; et 300 millions FCFA par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) par ailleurs partenaire technique du PPRD-No/So.
Le Bilan en 18 Mois
Lors de la 4e session du comité de pilotage du Plan de reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (PPRD-No/So) qui s’est tenue le 8 juillet 2022 à Yaoundé, le gouvernement a fait le bilan des projets déjà réalisés dans les régions anglophones en crise. Le PPRD-No/So revendique ainsi la réhabilitation de 19 points d’eau au bénéfice de plus de 170 000 personnes et 16 centres de santé pour une population de plus de 5 000 patients. 22 écoles ont également été réhabilitées au profit de plus de 7 000 apprenants tout comme 4 ponts reconstruits vont à nouveau servir à plus de 4 000 personnes.
Sur le plan du développement humain, le PPRD-No/So déclare 800 documents personnels réhabilités, 60 médiateurs formés et le financement de 12 festivals et autres évènements culturels. Ceci inclut aussi la réhabilitation de 5 centres communautaires pour plus de 120 000 bénéficiaires.
Le Plan de reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dirigé par le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Paul Tasong, est également venu en soutien à 2 403 agriculteurs à travers la fourniture d’équipements, de 40 serres et 53 magasins pour booster la production. À côté de cela, le Plan est venu en soutien à 47 coopératives agricoles. Le Plan revendique aussi le soutien aux start-ups à travers le financement ou encore l’encadrement et la formation.