La réunion interministérielle par visioconférence tenue entre le Premier ministre et les membres du gouvernement avait pour ordre du jour, le point sur l’évolution du coronavirus, le rapatriement des compatriotes et de nouvelles charges à plusieurs ministères ce 23 avril 2020.
Au 23 avril 2020, le Cameroun enregistre 1334 cas infectés au covid-19 pour 668 guéris et 43 décès. Le rapport de la séance est signé par Séraphin Magloire Fouda, secrétaire général des services du Premier ministre. Par ailleurs, chaque département ministériel a vu ses responsabilités être étoffées en marge des premières mesures barrières édictées par le Gouvernement le 17 mars 2020.
Il s’agit au total, de huit ministres à qui Joseph Dion Nguté a assigné des devoirs dans le cadre de la riposte au covid-19. Dans la foulée, le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des sceaux Laurent Esso, doit travailler en synergie avec le Minsanté pour se prémunir du coronavirus dans les prisons.
En effet, il revient au ministre des Relations extérieurs Lejeune Mbella Mbella de gérer le dossier sur le rapatriement des Camerounais se trouvant en détresse hors du pays, comptabilisés pour cette seconde vague à 668.
Pour sa part, le ministre de la Santé publique devra travailler main dans la main avec le Gouverneur de la région du Centre pour mener à bien le confinement des compatriotes qui seront rapatriés ainsi que la mise en place des centres spécialisés additifs créés la veille par le Chef du Gouvernement.
Le ministre de la Décentralisation et du développement local Georges Elanga Obam, la tâche qui lui incombe est celle de veiller à ce que le don du chef de l’Etat dans le cadre de la lutte contre le coronavirus arrive à bon port dans les 360 arrondissements. Dans la même veine, le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji, en symbiose avec le Minsanté veille à ce que les personnes décédées des suites du covid-19 soient enterrées « dans leurs localités de décès ».
Aux ministres en charge de l’Education au Cameroun, il leur a été demandé de mener une réflexion sur les « modalités de déploiement » dans les établissements scolaires dès reprise des cours le 1er juin 2020 selon les prévisions. Des études spécifiques sont en cours pour les élèves de la SIL, du Cours préparatoire, du fait de la difficulté à leur faire respecter les mesures barrières. En outre un système de rotation et mi-temps des effectifs est envisagé dans les autres classes du primaire et des enseignements secondaires. Dans l’enseignement supérieur, l’accent pourrait être mis sur la segmentation des filières, l’échelonnement des cours, et la démultiplication des groupes de travaux dirigés.
La Communauté internationale proche du Cameroun contre le coronavirus
Le dossier du Cameroun en vue de l’obtention de l’appui fourni par le Fonds Monétaire International dans le cadre de la riposte au Coronavirus, sera examiné par le conseil d’administration de l’institution le 28 avril 2020. Ce rendez-vous figure dans l’agenda du conseil d’administration du FMI. Le pays leader économique de la communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) a effectué une demande de Facilité de crédit rapide (FCR).
La grande inconnue de cet agenda reste le montant. Des sources proches du processus, le Cameroun pourrait obtenir autour de 108 milliards de FCFA. Mais ce montant n’a pas encore été confirmé par les autorités. L’obtention de cet appui du FMI devrait donner la possibilité à Yaoundé de solliciter le bénéfice de l’initiative du G20. Elle vise à suspendre le paiement du principal et les intérêts de la dette bilatérale dus aux pays du G20 entre le premier mai et le 31 décembre 2020. Mais les dirigeants du Cameroun devront mener des arbitrages. Pour financer son budget en 2020, le Parlement a autorisé la mobilisation de près de 350 milliards de FCFA d’emprunts non concessionnels. Si le Cameroun a recours à l’initiative du G20, il devra faire une croix sur ces derniers.
La lettre du gouvernement camerounais sollicitant la FCR n’est pas accessible au grand public et il est donc difficile de savoir ce qui sera fait des ressources mobilisées. Mais le FMI recommande aux pays bénéficiaires de son appui de le dépenser prioritairement pour sauver des vies en investissant dans les équipements et l’infrastructure médicale.
À côté de cette démarche spéciale avec le FMI pour contrer les effets du Covid-19, le Cameroun est sous-programme économique avec l’institution de Bretton Woods sous le régime de la Facilité élargie de crédit. Le programme rendu à sa dernière année devrait être prolongé. On a aussi appris que début janvier, le gouvernement reconnaissait ne pas être à jour avec plusieurs des critères de performances de ce programme et sollicitait un moratoire pour s’ajuster.