Intervenant sur la radio nationale ce 3 mars 2021, le ministre Manaouda Malachie a estimé parlant de la pandémie de Covid-19, que «la situation est quand même inquiétante mais sous maîtrise ». Cette déclaration intervient alors que le nombre de contaminations, d’hospitalisations et de décès dû au coronavirus (Covid-19) est reparti à la hausse depuis décembre 2020.
Lundi dernier le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a fait part dans son bilan de 35 714 cas positifs confirmés depuis le début de la pandémie, dont près de 10 000 nouveaux cas enregistrés au cours des deux derniers mois. Aussi, on apprend que 551 personnes sont décédées, 2672 cas sont encore actifs, dont 228 sous traitement dans les unités de prise en charge, et 53 sous assistance respiratoire.
« On sait très bien pourquoi nous en sommes arrivés là : c’est le relâchement. Notre travail aujourd’hui est d’appeler nos compatriotes à la discipline nécessaire pour que nous puissions respecter simplement les mesures barrières et que le masque soit systématique lorsque nous sortons de chez nous. C’est ce travail de sensibilisation, de communication que nous sommes en train de faire », a affirmé le Minsanté. Ce dernier rappelle que les directives énoncées en matière de lutte contre la Covid-19 sont encore en vigueur, alors que certaines voix s’élèvent pour appeler les autorités à plus de fermeté à l’égard des populations dans l’observance desdites mesures.
L’enjeu pour le gouvernement aujourd’hui est de contrôler la transmission, la sévérité et le taux de mortalité. Pour ce faire, les autorités sanitaires comptent poursuivre avec la stratégie des 3T (traquer, tester et traiter). Mais des difficultés d’exécution surgissent. Des personnes souhaitant faire des tests ont rapporté que le processus dans les centres agréés était devenu laborieux. Dans certains cas ils se sont fait dire que du matériel manquait pour réaliser lesdits tests.
10.000 cas en deux mois
En l’espace seulement de deux mois, c’est-à-dire entre le 23 décembre 2020 et le 25 février 2021, le Cameroun a enregistré 9 976 nouveaux cas positifs de Covid-19. Soit quasiment le quart des 35 714 cas confirmés dans le pays depuis l’irruption de la pandémie en mars 2020. Au cours des deux derniers mois, l’on déplore aussi le décès de 105 patients représentant un peu plus du cinquième du nombre global de décès.
En présentant ces chiffres au cours d’une conférence de presse animée conjointement avec le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouada Malachie et le délégué général à la Sûreté nationale (DGSN), Martin Mbarga Nguélé ; le ministre de la Communication (Mincom), René Emmanuel Sadi, a fait le constat d’« une réelle montée en puissance du Covid-19 dans notre pays ».
Ce regain de la pandémie se traduit par l’expansion de la contamination sur l’ensemble du territoire national. Et « la courbe des données statistiques publiées chaque semaine par le Minsanté constitue une réelle préoccupation pour le gouvernement », s’inquiète le Mincom et porte-parole du gouvernement.
« Cet état de fait est essentiellement lié à un relâchement généralisé que le gouvernement de la République a du reste décrié à maintes reprises depuis quelque temps, et qui s’est traduit par le non-respect, de la part de la majorité de nos compatriotes, des principales mesures barrières édictées l’Organisation mondiale de la santé et le gouvernement », justifie René Emmanuel Sadi.
Aussi, cette communication gouvernementale vise, comme l’a souligné le Mincom, la sensibilisation de la communauté nationale au strict respect des mesures-barrières édictées contre la pandémie du coronavirus.
Mais dans son propos liminaire, le Mincom s’est contenté « d’interpeller nos concitoyennes et nos concitoyens sur les graves conséquences que charrient l’indiscipline et une certaine, véhiculée ici et là, tendant à minorer la présence pourtant encore suffisamment pernicieuse de la pandémie du coronavirus dans notre pays ».
Faisant pourtant le constat d’une indiscipline quasi généralisée, le porte-parole du gouvernement en appelle simplement « au sens de la responsabilité de nos concitoyens » et de ressasser que « le port du masque dans l’espace public restera obligatoire jusqu’à nouvel ordre ». Finalement, fait observer René Emmanuel Sadi, de l’évolution de la situation dépendront les décisions que le gouvernement pourrait envisager à plus ou moins brève échéance.