Le président de la chambre basse du Parlement a créé un cadre permanent d’échange et de médiation entre les compatriotes de la diaspora et les parlementaires pour leur participation active au développement et au rayonnement du Cameroun. Une initiative inspirée des résolutions du grand dialogue national.
L’arrêté nº2020/033/AP/AN du président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, signé le 29 avril 2020, crée un réseau des parlementaires dénommé : Diaspora-coopération décentralisée et transfrontalière (REP-COD). Par cet acte, le président de l’Assemblée nationale ambitionne répondre efficacement à la question qui ronge plus d’un esprit averti au Cameroun à l’ère de la mondialisation. Comment associer la diaspora au développement et au rayonnement ?
Expéditrice de fonds, investisseuse, philanthrope, innovatrice, moteur de l’expansion de secteurs importants, tel le tourisme, source d’enrichissement du capital humain, sont quelques potentiels rôles que peut jouer la diaspora camerounaise. La démarche visant à l’associer au développement exige des analyses minutieuses sur un large front. Elle suppose l’élaboration d’une stratégie fine en donnant du contenu à quelques préoccupations : déterminer les buts visés, préciser l’emplacement géographique et les compétences de la diaspora, tisser des liens de confiance entre la diaspora et les gouvernements du Cameroun et ceux des pays d’accueil, et inciter la diaspora à contribuer au développement durable. In fine, il est question de faire de la diaspora un partenaire à part entière du développement du Cameroun.
La stratégie du Parlement
Le deuxième acte fort de l’arrêté de Cavaye Yeguie Djibril, est la désignation du président du bureau exécutif du REP-COD. Cette haute responsabilité incombe à l’honorable Ngantcha Louis Henri, bien connu de la diaspora pour y avoir vécu très longtemps et y avoir mené des actions de mobilisation en France, en Belgique, en Hollande, au Luxembourg, en Allemagne, etc. A titre consultatif, le président du bureau exécutif du REP-COD, « peut faire appel en cas de besoin, à toute personne physique ou morale en raison de ses compétences dans l’accomplissement de ses missions », stipule l’article 4 de l’arrêté du 29 avril.
La mission du bureau exécutif
L’honorable Ngantcha Louis Henri et son équipe devront définir les outils et mécanismes internes, administratifs, et financiers dont ils auront besoin pour mener cette tâche à bien. Une fois cette étape franchie, ils devraient passer à une autre étape cruciale : connaître la diaspora qu’ils entendent associer au développement. Il faudrait pour cela recueillir des données fiables et complètes, localiser la diaspora, répertorier ses compétences et expériences et inviter un large éventail de ses membres à des « exercices d’écoute » qui permettront de comprendre ce que la diaspora a à offrir, ce qu’elle est prête à offrir et ce qu’elle attend en retour du gouvernement. Le bureau exécutif est appelé à bâtir la confiance. La création de partenariats entre le gouvernement et la diaspora est une entreprise de longue haleine qui a beaucoup plus de chances de réussir si elle fait fond sur une bonne communication et une confiance réciproque. Un partenariat fonctionne dans les deux sens. Il ne restera plus qu’à mobiliser la diaspora en faveur du développement.
Honorable Ngantcha Louis Henri, président du bureau exécutif du REP-COD
Sur ses impressions après sa désignation…
Je tiens très respectueusement à remercier le président de l’Assemblée nationale, qui a compris la pertinence de ce Réseau et a promptement signé l’arrêté lui permettant d’exercer. Mes collègues parlementaires et moi avons compris qu’aucun pays ne peut se développer sans sa diaspora et qu’il nous faut accompagner notre diaspora, car ce sont nos enfants, ils ont besoin de facilitation. Aux Parlementaires qui m’ont spontanément rejoint dans cette aventure, je dis infiniment merci.
Sur le rôle du REP-COD…
Le REP-COD est ouvert à tous les enfants du Cameroun sans exclusive. Le pays a besoin de tous ses enfants pour son émergence, et chaque Camerounais a vocation à s’impliquer pour son pays, peu importe ses convictions politiques. Cet acte est une réponse à notre diaspora qui se plaignait de manquer d’écoute, de manquer de relais, de vouloir apporter son savoir-faire et de ne pas avoir une oreille attentive en face…Eh bien, aujourd’hui, il y a ce Réseau des parlementaires pour servir de facilitateur avec le gouvernement.
Son message à la diaspora…
Venez avec humilité rejoindre vos frères et sœurs qui vivent au Cameroun et qui se battent jour et nuit pour que ce pays reste debout : venez nous rejoindre sur les chantiers du développement du pays. Venez, le pays a besoin de vous ! Vos Parlementaires sont là pour vous accompagner.