La session de l’année 2020, présidée le 10 août, a été marquée d’une part, par l’entrée en fonction de nouveaux membres et du nouveau secrétaire, Abel Minko Minko ; et d’autre part, par l’intégration dans le corps judiciaire des premiers auditeurs de justice de la section Common Law sortis de l’École nationale d’administration et de magistrature.
Au lendemain d’un profond renouvellement de l’institution qui a consacré l’entrée, en son sein, de nouveaux membres titulaires et suppléants, ainsi que d’un nouveau secrétaire, la session 2020 du Conseil supérieur de la Magistrature a comblé toutes les attentes. D’entrée de jeu, le président de la République a planté le décor. « Vous êtes appelés, par vos avis et propositions, à assister le président de la République, président du Conseil supérieur de la Magistrature, dans l’exercice de sa mission constitutionnelle de garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire et du bon fonctionnement de cette institution de l’Etat. C’est un rôle capital », a rappelé le président Paul Biya. A l’endroit des nouveaux membres, le président du Conseil supérieur de la Magistrature a prodigué de judicieux conseils. « Les termes du serment que certains vont prêter devront être, pour vous, source d’inspiration et d’engagement au service d’une justice crédible, fidèle à ses principes, disposant d’un personnel compétent, et appréciée de nos concitoyens », a souligné le chef de l’Etat.
Les membres du Conseil supérieur de la magistrature ont ensuite examiné l’ensemble des dossiers qui leur ont été présentés. Cette session a essentiellement statué sur la carrière des magistrats, traitant des intégrations, des mutations et promotions des magistrats. Les auditeurs de justice de la section Common Law rejoignent le corps Judiciaire après deux ans de formation à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM). La création de cette section en 2017 par le président Paul Biya répondait à une revendication des avocats d’expression anglaise. Cette mesure renforce le respect d’une tradition juridique spécifique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Tout comme les auditeurs de justice de la section Common Law, les autres promotions d’étudiants ayant bouclé leur cycle de formation à l’ENAM ont été intégrées dans le corps de la Magistrature. Aucun dossier disciplinaire n’a été enregistré. Le président de la République ayant pris soin de révoquer du corps de la Magistrature, avec suppression des droits à la pension M. Chi Valentine Bumah, magistrat de deuxième grade, par le décret nº2020/398 du 27 juillet 2020, pour abandon de poste depuis le 15 juillet 2019.
D’une empreinte indélébile, le président Paul Biya marque le temps des grandes opportunités pour la justice camerounaise avec l’entrée en scène des auditeurs de justice de la section Common Law issus du recrutement spécial des personnels judiciaires anglophones afin d’appliquer, dans les ressorts des Cours d’Appel du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, cette innovation juridique. Le vaste redéploiement de magistrats compétents opéré par le Conseil supérieur de la Magistrature vise la manifestation quotidienne d’une justice crédible et appréciée de tous.