Après quatre ans d’attente, le président camerounais, Paul Biya, a finalement donné son accord pour la convocation du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM). Le ministre de la Justice, Laurent Esso, a été chargé d’organiser cette réunion dans les prochaines semaines. Cette décision marque un tournant important dans le fonctionnement du système judiciaire camerounais.
Le CSM, instance dirigeante de la magistrature, ne s’était pas réuni depuis quatre ans. Ce blocage a paralysé plusieurs aspects du système judiciaire, créant des retards dans les nominations, promotions, et autres décisions importantes. L’absence de réunions régulières a suscité de nombreuses critiques de la part des acteurs judiciaires et de la société civile.
Avec l’accord de Paul Biya, Laurent Esso a maintenant la responsabilité de convoquer le CSM. Les prochaines semaines seront décisives pour planifier cette réunion et aborder les nombreux dossiers en attente. Cette convocation est vue comme une opportunité de réformer et de dynamiser le système judiciaire camerounais, en répondant aux attentes des magistrats et des citoyens.
Les assises de 2020
Le Président de la République, Paul BIYA, avait présidé le 10 août 2020, au Palais de l’Unité, une importante réunion du Conseil Supérieur de la Magistrature. Dans son allocution d’ouverture, le Chef de l’Etat avait déclaré que cette session marquée d’une part, par l’entrée en fonction de nouveaux membres et du nouveau Secrétaire du Conseil Supérieur de la Magistrature ; et d’autre part, par l’intégration dans le corps judiciaire des premiers auditeurs de justice de la section Common Law sortis de l’ENAM. Après avoir rappelé la mission des membres du Conseil Supérieur de la Magistrature conformément à la Constitution, le Président de la République avait demandé aux uns et autres, de s’en acquitter « avec finesse, objectivité et mesure » pour une « justice crédible, fidèle à ses principes, disposant d’un personnel compétent et apprécié de nos concitoyens. »
Les membres du Conseil Supérieur de la Magistrature avaient ensuite examiné l’ensemble des dossiers qui leur ont été présentés. Lors de cette session, aucun dossier disciplinaire de magistrat n’avait été enregistré. Les travaux avaient été sanctionnés notamment par un vaste mouvement dans la magistrature.