L’Etat du Cameroun souhaite s’appesantir sur cette thématique pour l’accélération de la croissance économique locale. Le sujet a fait objet de réflexions au cours du conseil de cabinet tenu à la Primature le 28 mars 2019 dans la capitale.
Si la réduction des importations sonne comme une urgence, c’est que le Cameroun veut limiter sa dépendance de l’extérieur et booster la production locale. Au menu des travaux de jeudi dernier, deux exposés. Le premier a porté sur la transformation industrielle des produits agricoles locaux. Présenté par le ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique Gabriel Dodo Ndoke, il s’agit pour le haut Commis de l’Etat, d’actionner trois leviers: institutionnel, opérationnel, et accompagnement.
Au sortir de cet exposé l’on apprend qu’une technopole agro-industrielle sera bientôt mise au point dans l’arrondissement de Nkoteng, région du Centre. En effet, elle devra transformer 800 mille tonnes de produits agricoles en phase de démarrage. Et, plus de 2 millions de tonnes quatre ans après. L’impact de ce projet s’étend à six régions: le Centre, le Sud, l’Adamaoua, l’Ouest et le Littoral. D’autres projets similaires sont déjà en maturité. Par exemple, le complexe agroalimentaire de Kaélé, région de l’Extrême-Nord. Il sert à transformer le maïs, le sorgho, l’oignon, la viande de bœuf et le porc. Son bouclage technique et financier est terminé. Reste à trouver des fonds pour dédommager les riverains.
Par ailleurs, le ministre des PME Achille Bassilekin III, a mis l’accent sur la nécessité d’impliquer le secteur privé national, dans l’atteinte de l’objectif de réduction considérable des produits de grandes importations des biens et services du Cameroun. Notamment, le poisson, le riz et les produits laitiers. Il ressort de son exposé que les PME doivent jouer un rôle crucial dans la création de chaine de valeur. Selon Achille Bassilekin III, il faut que leur capacité soit renforcée, qu’elles aient un accès plus facile au financement. Mais aussi qu’elles bénéficient de la préférence nationale. En rapport avec les engagements des précédents Conseils de cabinet, le Premier Ministre, Joseph Dion Ngute a martelé aux ministres du Commerce, de l’Élevage, de l’Économie et de l’Agriculture, de veiller à un meilleur suivi des résolutions.
De plus, les constats établis, le gouvernement pour réduire la dépendance d’importation en poisson, envisage d’accélérer la vulgarisation à large échelle des techniques de l’aquaculture et réorganiser les structures d’encadrement de pèche. En dehors de cette mesure, est prévue également la construction des points de débarquement aménagés comprenant des dispositifs de conservation et de commercialisation des produits de la pèche et l’installation des nationaux dans les zones de pêche. Les axes opérationnels pour accroître la production locale de riz et de maïs par le MINADER ont été abordés. Il s’agit entre autres de l’accroissement de la production de semences de riz améliorées, l’appui à l’installation des rizeries privées et l’encadrement des riziculteurs, le développement de la culture du riz pluvial, l’acquisition des engins de labour, toutes initiatives qui épousent la sagacité économique du Chef de l’Etat S.E Paul Biya, dans la vision de l’émergence à l’horizon 2035.