Les premières assises sur la circulation des armes légères en Afrique centrale ont eu lieu durant trois jours en capitale camerounaise. Occasion pour les délégations d’exprimer leur détermination.
Du 11 au 13 juin dernier, s’est tenue la première conférence des Etats parties à la Convention de Kinshasa, sur cette question majeure des armes légères sous le thème : «L’accès des acteurs non-étatiques aux armes légères et de petit calibre : une menace à la paix et à la sécurité des Etats de l’Afrique centrale». A l’issu des travaux un document final intitulé « Déclaration de Yaoundé sur le flux illicite des armes légères et de petit calibre en Afrique centrale » a été produit. Etaient présents à cette rencontre internationale, des personnalités de haut vol mondial parmi lesquelles, le représentant du Secrétaire général de la CEEAC, le représentant du Secrétaire général de l’ONU, venu spécialement du siège des Nations Unies à New-York aux Etats-Unis.
En outre, ces travaux ont donc permis de définir les orientations pratiques et opérationnelles pouvant permettre l’implémentation effective de la Convention. Par ailleurs, les Etats parties qui n’ont pas encore ratifié cet outil ont pris l’engagement de le faire, afin de contribuer à l’harmonisation de la lutte. En clair, un engagement collectif pour une collaboration plus étroite dans la lutte contre le phénomène.Au regard du contexte sous régional caractérisé par des actes de violence armée dans de nombreuses régions du pays, le ministère des relations extérieures a souligné l’urgence de serrer les rangs pour une mise en œuvre effective et harmonisée des recommandations.
Toutefois, les experts se sont penchés sur les mécanismes nationaux de combat et de prévention de l’accès aux ALPC (armes légères de petit calibre) par des acteurs non-étatiques, la coopération régionale et transfrontalière dans la lutte contre la prolifération des ALPC, entre autres. De plus, l’assistance internationale pour l’opérationnalisation des mécanismes nationaux et sous régionaux de prévention et de lutte contre l’accès des acteurs armés non-étatique aux ALPC, a été abordée. Il faut noter que la diplomatie camerounaise se verra magnifiée car le pays présidera aux destinées de cette convention pour les deux prochaines années. En termes de chiffres, circulent librement en zone Afrique centrale environ 10 millions d’armes légères et de petits calibres dont 23 000 au Cameroun, selon les données du gouvernement.
En rappel, la Convention de l’Afrique centrale pour le contrôle des armes légères et de petit calibre, de leurs munitions et de toutes pièces et composantes pouvant servir à leur fabrication, réparation et assemblage a été signée le 30 avril 2010 à Kinshasa, par 11 pays. Elle est entrée officiellement en vigueur le 08 mars 2017, après le dépôt du sixième instrument de ratification par l’Angola, conformément au paragraphe I de l’article 36 de ladite Convention. Le Cameroun, également signataire de cet instrument juridique régional l’a ratifié le 30 janvier 2015. C’est donc fort, de l’engagement déterminant des autorités camerounaises, sous l’impulsion du chef de l’Etat, son Excellence Paul Biya, très attentif à la sécurité collective que le Cameroun a été retenu pour abriter cette première conférence sur la Convention de Kinshasa. La conférence de Yaoundé a été un coup d’accélérateur pour l’implémentation de cette convention, à travers la création et la mise en place des institutions, des mécanismes nationaux et des structures de coordination au niveau sous-régional.
Dans la même perspective pour faire face à ce phénomène de circulation d’armes légères, il faut se souvenir que le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a rendu publique, le 4 avril 2018, une décision portant non seulement interdiction de la vente d’armes de chasse, de protection et des munitions dans six régions du Cameroun (Adamaoua, Centre, Littoral, Ouest, Nord-Ouest et Sud-Ouest), mais aussi fermeture de toutes les armureries en activité dans ces régions.