« Brièvement nous avons un message de rassemblement. Ce n’est pas la victoire de Monsieur Augustin Tamba, maire de Yaoundé 7 et son équipe. C’est la victoire des CVUC parce que c’est la première fois qu’on met en place des mécanismes démocratiques de désignation des bureaux des CVUC », a déclaré Augustin Tamba, au terme de ce processus électoral.
« Je souhaite dire que j’ai beaucoup de considération pour l’équipe qui était en face, qui est pleine de valeur, d’ailleurs, je dois rencontrer Monsieur Abbo qui est un homme de qualités, pour que nous puissions discuter de la manière de conduire ensemble notre regroupement, pour assembler la grande famille », a-t-il poursuivi.
Augustin Tamba succède ainsi à l’ancien maire de Yaoundé 1, Émile Andze Andze, qui était en fonction depuis 2003. Pour sa victoire, le maire de l’arrondissement de Yaoundé 7 a coalisé Anthony Dighambong, maire de la commune de Wum, dans la région du Nord-Ouest.
Le projet du maire de la commune de Wum dans le Nord-Ouest, Anthony Dighambong portait sur la consolidation de l’unité du mouvement municipal afin de faire des CVUC une institution plus performante. Augustin Tamba, maire de Yaoundé VII quant à lui, prévoit d’assister les collectivités dans l’exploitation de leurs potentialités économiques et socioculturelles à travers l’obtention des financements et investissements. Des arguments qui n’impressionnent pas Aboubakar Abbo. Celui qui préside par ailleurs le Conseil d’administration de la compagnie ferroviaire Camrail depuis 2017, projetait de doter les Cvuc d’infrastructures d’accueil avec par exemple la construction d’un hôtel des maires à l’image de l’hôtel des députés. L’élection du Bureau exécutif national des Cvuc aurait dû avoir lieu comme le stipule l’article 11 (4) des statuts, en même temps que le renouvellement des exécutifs communaux, à la faveur du scrutin municipal de février 2020. La pandémie du coronavirus est venue rallonger le bail d’Emile Andze Andze.
Un homme à la vision péreine
Maire du 7e arrondissement de Yaoundé depuis 2013, Augustin Tamba, 61 ans, a officialisé le 13 octobre 2020 son entrée en campagne pour la présidence nationale des Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC).
Militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) depuis 1990, Augustin Tamba, a été élu le 14 août dernier président régional pour le Centre des CVUC, au terme d’une rude bataille contre le Maire de Mbalmayo, Dieudonné Zang Mba Obele, qui a fini par désister. Pour l’ex-directeur général (2000-2013) du groupement de Cabinets HDS-TFAN Consulting spécialisés dans le coaching, le lobbying et l’ingénierie des affaires, il est temps que la faîtière des communes camerounaises “cesse d’être la grande muette” dont on n’entend jamais la voix pour porter au plus près des décideurs la voix des maires qui, pourtant “sont proches des populations dont ils connaissent mieux les problèmes”. Les CVUC doivent, sous son action, “devenir un corps intermédiaire majeur” porteur d’un plaidoyer pour que les communes reçoivent 15% du budget de l’Etat, obtiennent la création d’un cadre de gestion des ressources humaines communales et une révision du Code des marchés. S’il tient à la création d’un complexe des communes comportant un siège social et un hôtel, sans en préciser les coûts ni les sources de financement, sachant que les communes ploient sous les dettes, il dit croire en l’économie sociale et solidaire. En outre, il dit vouloir se battre pour le renforcement de l’intercommunalité, afin de transformer les communes en moteur de croissance et de développement. D’ailleurs, il prévoit l’organisation en 2021 du Forum international sur le financement des projets des collectivités territoriales décentralisées.
Marié et père de 5 enfants, l’ancien contrôleur de gestion (1982-1984) du défunt Office de commercialisation des produits de base (ONCPB), diplômé en marketing, dit vouloir permettre à l’association de bénéficier de ses talents de manager territorial. Pour cela, il veut s’appuyer sur les actions qu’il revendique à la tête de la commune dont le siège est à Oyomabang. Notamment, la création d’une carrière municipale qui projette 4 milliards de revenus pour la municipalité ainsi que la création de 1000 emplois directs et indirects, ou encore le chantier en cours de l’hôtel de ville.
Il faut signaler que les CVUC (Communes et villes unies du Cameroun) sont un réseau de 374 communes et communautés urbaines représentant 20 millions d’habitants. À ce titre, elle formule des plaidoyers et fait du lobbying auprès des pouvoirs publics pour la prise en compte des intérêts des collectivités territoriales décentralisées dans la prise de décision et contribution à la production législative et réglementaire du processus de décentralisation.