Lors d’une conférence de presse prélude de son meeting parisien d’entame du mois de février, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, a tombé le masque à travers une réponse inappropriée à une question pourtant anodine de Éric Golf Kouatchou.
En pleine opération de séduction et justification de la décision du boycott des élections municipales et législatives du 9 février 2020, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), sillonne les Etats-Unis d’Amérique et l’Europe. Avant son meeting, tenu le 1er février, Maurice Kamto s’est entretenu avec la presse nationale et internationale le 30 janvier à Paris.
Pendant l’échange, véritable récital de Maurice Kamto, survint un fait imprévu. Éric Golf Kouatchou correspondant en France de Canal2 International, croyait offrir au Pr. Maurice Kamto, l’occasion de dissiper tous les doutes sur d’éventuelles accointances avec la tristement célèbre Brigade anti-sardinard (BAS) à l’origine de saccages d’ambassades camerounaises à Paris et Berlin. «Monsieur Kamto, vous avez commencé cette conférence en nous disant que vous êtes venus dire merci à tous les camerounais, tous les camerounais sans exception, même ceux qui passent des journées à vous insulter. Parmi les camerounais de la diaspora, notamment de France, il y a des activistes de la Brigade Anti Sardinard, le Conseil des Camerounais de la diaspora, qui depuis un certain temps, mènent des actions radicales envers les autorités camerounaises, notamment envers le Chef de l’Etat (…) Dans ces actions, il y’a des membres qui ont des Tee Shirts à votre effigie, des écharpes du MRC, et qui chantent votre nom. (…) Vous êtes en France, ils seront sans doute là, le 1er février. Qu’est-ce que vous allez leur dire ? », questionna Éric Golf Kouatchou. Pris de court, le président du MRC est sorti de ses gongs, tirant à boulets rouges sur le traitement de l’information de la chaîne verte.
La réponse de Maurice Kamto
« J’ai jamais entendu Canal 2 poser la question à ceux qui sont à l’origine des violences multiformes au Cameroun. Jamais. J’ai jamais entendu Canal 2 dire et condamner pourquoi on a fait naître la crise anglophone, et pourquoi on l’a transformée en un conflit armé qui dure depuis trois ans, et qu’on refuse de régler », a répondu Maurice Kamto, provoquant un véritable tollé.
« Une réponse qui se situe à des années-lumière de la vérité. Et pour preuve, il suffit de jeter un coup d’œil sur les nombreux reportages et plateaux de débat diffusés (auxquels ont très souvent pris part des militants et cadre du MRC, des membres du gouvernement camerounais, des cadres des autres formations politiques, de la société civile, et même des diplomates étrangers) depuis au moins septembre 2016 », dénoncent les employés de Canal2 dans une déclaration officielle datant du 31 janvier. Une sortie dans laquelle les employés de Canal2 International « exigent des excuses de Maurice Kamto ». En manquant de répondre à la question posée, le président du MRC a définitivement levé le masque.
Des présences suspicieuses
La réalité est désormais implacable. Au nom de la large coalition qu’il souhaite former dans sa promotion du boycott du double scrutin du 9 février 2020, Maurice Kamto a sûrement besoin de tous les autres, de tous les frustrés quels qu’ils soient. Au nom de cela, à Paris le 1er février place de la République, certaines présences et gadgets étaient remarquables. Face à la sacralité des faits, heureusement, Maurice Kamto continue de bénéficier de la présomption d’innocence surtout que son meeting a été organisé dans un pays d’expression par « excellence des libertés ». Reste qu’après cette villégiature dorée, il faudra faire face à la vérité. Maurice Kamto devra alors sienne cette pensée du polonais Stanislas Leszczynski : « la vérité est comme le soleil qu’une éclipse peut obscurcir, mais qu’elle ne saurait éteindre ».