L’upéciste fondamentaliste s’est exprimé sur le climat sociopolitique qui prévaut actuellement au Cameroun sur la dernière sortie du président du MRC Maurice Kamto qui menace d’appeler au soulèvement populaire, en cas de tenue des élections régionales avant le retour de la paix en zone anglophone et la réforme consensuelle du Code électoral.
Le commandant Mboua Massock soutient que Maurice Kamto n’est pas préparé à prendre le pouvoir par une révolution. Selon lui, le leader du MRC doit encore s’armer d’une bonne dose de courage pour affronter un régime comme celui de Paul Biya. « Quelqu’un qui a pissé sur lui, juste parce que la police l’a arrêté, ne peut pas conduire une révolution qui mène au changement », déclare le nationaliste, Coordonnateur du Courant des refondateurs de l’UPC. Une raillerie qui avait déjà plusieurs fois répétée par Patrice Nganang et les détracteurs de Maurice Kamto qui ne le jugent pas assez courageux.
C’est Maurice Kamto lui-même, lors de son passage sur Equinoxe TV, qui avait révélé les tristes conditions de son arrestation à Douala le 28 janvier 2019, et son transfèrement dans la foulée à Yaoundé. À l’en croire, il avait été menotté de Douala jusqu’à Yaoundé. Un traitement inhumain et dégradant qui l’a contraint à faire des besoins naturels sur lui. En 2008 Mboua Massock avait recommencé à manifester seul, accompagné de quelques proches militants, ensuite, il avait été rejoint par d’autres formations politiques, des étudiants, et des milliers de camerounais. Il a subit une dure répression puis des détentions. Il se définit comme « résistant », envisage les alliances politiques, et son projet aujourd’hui est de diriger lui-même le Cameroun après Paul Biya. « Je suis le mieux préparé au Cameroun aujourd’hui, pour pouvoir gouverner », déclarait-t-il en octobre 2019. Avant de se justifier : « Parmi les hommes politiques qui sont connus aujourd’hui, aucun n’est prêt à diriger ce pays ».
L’exemple Jean Fochivé
Comme cas d’école, il conseille au président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun de se rappeler de la période des années 1990 où Jean Fochivé, le chef du renseignement torturait le peuple camerounais. « Le lancement des villes mortes visait à faire sortir les camerounais des bars pour écraser la peur et s’engager dans les champs de la réflexion», se souvient le militant de l’Union des populations du Cameroun. Ce n’est pas la première fois, que Mboua Massock critique la méthode de l’ancien candidat malheureux à la présidentielle d’octobre 2018 au Cameroun. En juillet 2020 dans un entretien à nos confrères d’Afrik-Inform il critiquait le Hold-up lancé par Maurice Kamto. « Si tu gagnes une élection et on vole ta victoire, ça veut simplement dire que tu n’étais pas préparé à prendre le pouvoir», affirmait-il.
Plusieurs Hommes Politiques déplorent l’attitude de Kamto
Quelques heures après l’adresse de Maurice Kamto à ses militants et sympathisants, le secrétaire général adjoint au comité central du RDPC a fait une sortie pour recadrer le président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun le 25 Aout 2020. C’est à un véritable chassé-croisé auquel se livre Maurice Kamto et certains cadres du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le parti au pouvoir depuis plus de 30 ans. Chaque sortie de l’opposant camerounais, placé sous le signe d’une incitation aux manifestations publiques ou de la négation de la légalité du pouvoir en place, est immédiatement déconstruit par les représentants du sérail. Il n’est donc pas étonnant que la récente adresse de Maurice Kamto à ses militants et sympathisants le lundi 24 aout 2020, ait suscité des réactions mitigées.
Le candidat malheureux à la présidentielle 2018, qui a une nouvelle fois annoncé que «toute convocation du corps électoral par le gouvernement illégal de Yaoundé avant la mise en place d’un cessez-le-feu, l’ouverture d’un vrai dialogue politique national inclusif et la réforme consensuelle du code électoral, emportera automatiquement le lancement d’une gigantesque campagne nationale d’appel au départ pur et simple de M. Paul Biya du pouvoir», a été rabroué par Grégoire Owona, le secrétaire général adjoint du comité central du RDPC, qui pour la circonstance, a remplacé Jacques Fame Ndongo, secrétaire à la communication du parti, protagoniste habituel de la guerre épistolaire contre l’opposant camerounais.
« L’action politique en République s’exerce dans les instances prévues à cet effet. Notre Constitution étant la boussole commune. Toute autre approche visant à déstabiliser les institutions ne passera pas. Le Pouvoir parcimonieusement construit ne se prend pas dans la rue mais par les urnes. Le peuple camerounais, fier de sa maturité et de sa culture démocratique patiemment construite sous l’impulsion de S.E Paul Biya, ne cèdera pas aux sirènes du chaos de quelques entrepreneurs politiques en quête de reconnaissance. L’heure est à la reconstruction du Nord-ouest, du Sud-ouest, de l’Extrême-nord et au développement de notre pays.»