Depuis le début de la semaine a surgi une pétition, lancée par Sylvain Thevoz, un député suisse, visant à déclarer le président Paul Biya persona non grata dans le canton de Genève. Mais selon un vote effectué vendredi, cette demande a été rejetée, a-t-on appris. Avec 43 voix contre et 27 pour, lors du vote, le président Paul Biya, le président de la République du Cameroun, peut alors poursuivre en toute tranquillité ses «courts séjours privés» à Genève.
Un tweet d’Emma Farge, la correspondante de l’agence Reuters, confirme cette nouvelle ce vendredi 2 octobre 2020. Depuis le dernier séjour de Paul et Chantal Biya dans ce pays du 23 au 5 juillet 2019, perturbé par les manifestants violents dits de la BAS.
La police suisse avait protégé le Président Biya
Ce groupe hostile au gouvernement de Yaoundé la BAS, avait organisé plusieurs manifestations pour demander le retour de Biya au pays en juin 2019. La police suisse avait en effet dispersé une manifestation d’opposants au président camerounais Paul Biya, qui se dirigeait vers l’hôtel où il séjourne actuellement à Genève dans la capitale suisse. Quelque 250 personnes s‘étaient rassemblées en début d’après-midi sur une place près du siège européen des Nations unies et à proximité de l’hôtel Intercontinental, brandissant des drapeaux camerounais, des pancartes et des affiches hostiles à Paul Biya.
Lorsque la foule s’est dirigée vers l’hôtel, la police, présente en force autour de l‘établissement, l’a repoussée à coups de gaz lacrymogène. Un canon à eau est également intervenu pour disperser les manifestants. L’ambassade du Cameroun à Berne avait lancé une mise en garde plus tôt dans la semaine, affirmant que des Camerounais vivant en Europe se préparaient à une “violente” manifestation en Suisse le dit weekend. La police de Genève avait indiqué s’attendre à une “importante” mobilisation, qui ne serait pas autorisée à approcher à moins de 500 m de l’hôtel de Paul Biya. L‘établissement était aussi protégé par des membres du service de sécurité du président camerounais. La même semaine, des affrontements mineurs les avaient opposés à des petits groupes de manifestants, jusque dans le hall de l’hôtel.
Le gouvernement suisse avait convoqué l’ambassadeur camerounais pour protester contre l’agression d’un journaliste suisse couvrant ces événements par des membres présumés du service d’ordre présidentiel. Pendant ces manifestations notamment, plusieurs éléments de la garde rapprochée de Paul Biya avaient été attaqués en justice par un journaliste suisse qui reprochait à ces derniers de l’avoir molesté. Les gardes du président avaient été condamnés puis relaxés au regard des raisons de sécurité et des dispositions de droit international. Après ces évènements, le député Sylvain Thevoz avait lancé cette pétition pour réclamer l’interdiction de Paul Biya de séjourner dans le canton.