Comme lui, Albert Nzongang et Me André Marie Tassa, deux autres cadres du MRC, sont aussi attendus cette semaine dans le même sillage. La copie d’une des convocations, qui circule sur les réseaux sociaux, indique qu’une enquête a été ouverte contre eux, sans plus. Joint au téléphone par SBBC, Me André Marie Tassa, secrétaire de la Fédération régionale du MRC dans la région de l’Ouest, confirme qu’il a effectivement reçu une convocation par voie d’huissier. Il ajoute qu’il va comparaître. Mais, par contre, il ignore tout de cette enquête qui a été ouverte contre lui et les autres responsables du MRC.
Maurice Kamto est libre. La présidente du tribunal militaire de Yaoundé a prononcé ce samedi 5 octobre l’abandon des charges retenues contre le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), ses alliés politiques ainsi que ses militants, incarcérés pour avoir participé aux marches blanches contestant le résultat de la présidentielle de 2018, à l’issue de laquelle Paul Biya a été réélu pour un septième mandat.
Une convocation qui fait resurgir des antécédents
Au total, 103 personnes avaient été relaxées le 5 Octobre 2019 « J’ai décidé de l’arrêt des poursuites judiciaires contre certains responsables et militants de partis politiques, notamment du MRC, arrêtés et détenus pour des faits commis dans le cadre de la contestation des résultats de la récente élection présidentielle », avait écrit le chef de l’État camerounais, dans un court communiqué. Parmi les prisonniers qui avaient recouvré la liberté, Michèle Ndoki, Alain Fogué, les défunts Christian Penda Ekoka et Paul Eric Kingue ou encore Albert Dzongang, des cadres du MRC proches de Maurice Kamto. Ils avaient été accueillis par une foule, massée à l’entrée du tribunal militaire de Yaoundé il y’a 5 ans.
L’annonce du président Paul Biya était intervenue quelques heures après la clôture du grand dialogue national convoqué pour tenter de mettre fin au conflit séparatiste qui ensanglante les deux régions anglophones du pays. La veille, le 4 Octobre 2019, le président avait déjà annoncé la fin des poursuites et la libération de 333 personnes arrêtées dans le cadre de cette crise.
Au cours du mois de décembre 2021, plus de 80 militants et cadres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), principal parti d’opposition, ont été condamnés à des peines allant de six mois à sept ans de prison ferme pour « attroupement », « insurrection » ou encore « rébellion ». Ces opposants, arrêtés en septembre 2020 pour avoir manifesté illégalement contre les autorités ou voulu le faire, et ont été jugés par des tribunaux militaires à Yaoundé et Douala. Parmi les personnes condamnées à de lourdes peines, les cadres Olivier Bibou Nissack, porte-parole du Président du MRC, Alain Fogué, premier vice-Président du MRC, Pascal Zamboue, coordinateur du MRC et Mispa Awasum, Présidente de la ligue des femmes du MRC, condamnés à sept ans de prison ferme.
L’ACAT-France dénonce la condamnation inique de dissidents politiques et appelle à leur libération. Elle continuera à se mobiliser contre les arrestations et détentions arbitraires et pour le respect des droits fondamentaux.