Le 31 décembre 2021, dans la perspective de transformer chaque région en un véritable pôle de développement, le président Paul Biya prescrivait déjà le renforcement dans la gestion des finances publiques, en luttant contre la corruption et le détournement des deniers publics. « Par conséquent, tous ceux qui se rendent coupables de malversations financières ou d’enrichissement illicite, en assumeront les conséquences devant les juridictions compétentes », prévenait-il alors. Un an plus tard, le chef de l’État a effectué une véritable piqûre de rappel.
Le 31 décembre 2022, le président Paul Biya a appelé l’attention de ses compatriotes sur deux fléaux qui prennent une certaine ampleur dans la société camerounaise, dont la corruption. En clair, le numéro un camerounais ne ménage aucun effort pour le renforcement de la gouvernance dans la gestion des affaires publiques et la maîtrise des dépenses de l’État. Par conséquent, prévaricateurs et autres délinquants en col blanc ont reçu une renversante piqure de rappel.
« Je tiens une fois encore à rappeler que tous ceux qui s’enrichissent illicitement, en spoliant l’État, à quelque niveau que ce soit, vont rendre des comptes », trancha le président Paul Biya, le 31 décembre 2022. Constant et intangible, il a érigée la lutte contre la corruption en une véritable cause nationale : « C’est en agissant ensemble, de manière déterminée et résolue, que nous parviendrons à triompher de la corruption qui existe encore dans notre société ».
Une fois de plus, le président Paul Biya s’est montré au fait des préoccupations de ses compatriotes qui, en 2021, ont formulé 6 705 dénonciations de corruption auprès de la Commission nationale anti-corruption (Conac). Le 11e rapport de cette institution sur l’état de la corruption renseigne qu’en 2021, ce phénomène a causé un préjudice de 44 milliards de F à l’État. Un montant en hausse de 26,3 milliards de F par rapport à 2020.
Selon la Conac, la corruption est particulièrement décriée dans les secteurs de l’administration territoriale, les collectivités territoriales décentralisées, le commerce, les domaines et affaires foncières, l’éducation, les finances, etc. Sur les pratiques les plus dénoncées, l’on note le monnayage de la signature de certaines autorités administratives et municipales, l’arnaque des automobilistes, l’exigence de « pourcentages » pour le paiement des factures, la partialité dans les décisions rendues par certains magistrats, etc.
La gestion des fonds alloués à la lutte contre la pandémie de COVID-19, et les cas de surfacturations dans certains chantiers de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations, sont quelques cas d’école de mal gouvernance au Cameroun.