Dans un communiqué de presse rendu public le 12 Mars 2024, le Minat Paul Atanga Nji menace de considérer comme « un casus belli » toute tentative de ces deux mouvements d’organiser une quelconque activité sous leur appellation. Pour Paul Atanga Nji, l’APC et l’ATP ne sont pas des partis politiques au sens de la loi de décembre 1990 relative aux partis politiques, et ne sauraient de fait agir comme des partis politiques.
Ces mouvements, qualifiés de « clandestins » par le Minat, ne sauraient selon lui mener des activités comme le feraient des partis politiques. Paul Atnaga Nji ne tolère pas que ces alliances tiennent des conférences de presse et des concertations « dans l’optique de recruter de nouveaux membres ».
Pis encore, Jean-Michel Nintcheu a déclaré le 9 mars dernier avoir rencontré le leader séparatiste Ayuk Tabe en prison pour discuter de la crise anglophone. Inacceptable pour le Minat. « La qualité de parlementaire ou d’homme politique ne saurait être un passe-droit pour défier impunément l’autorité de l’État, inciter à la rébellion, tenir des propos outrageants à l’égard des autorités et afficher l’intention de piétiner en permanence l’ordre public », justifie Paul Atanga Nji.
Depuis quelques mois en effet, le député Jean-Michel Nintcheu coordonne les activités de l’APC dont le projet est de ressembler toutes les forces politiques autour de la candidature de Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) à la prochaine présidentielle prévue en 2025.
Parallèlement, Olivier Bile, président du parti Les Libérateurs, mène également des concertations avec l’ATP afin de soit pousser le pouvoir de Yaoundé à accepter une transition de 3 ans dès 2025, soit proposer une candidature unique de l’opposition à la prochaine présidentielle. Des projets qui ne semblent pas être au goût du Ministre Atanga Nji. Pour certains observateurs, le Minat paraît gêner par le fait de parler de transition alors que le président Paul Biya est encore au pouvoir. Le ministre Atanga Nji tenterait ainsi de faire taire le débat naissant autour d’une transition politique.
Saisine du Premier Ministre
Initiateur de la Plateforme « Alliance pour une Transition politique », le professeur Olivier Bile accable le Minat qu’il accuse d’être le ministre des prisons. Devant les sorties médiatiques de Paul Atanga Nji, le professeur Olivier Bile interpelle le Premier ministre Joseph Dion Ngute.
« La plateforme de l‘Alliance pour une transition politique au Cameroun n’a pas de commentaire particulier à faire. Elle a pris connaissance de ce message du gouvernement de monsieur Atanga Nji. La plateforme considère qu’elle est dans son plein droit. Elle est dans son droit le plus absolu. Chacun dans ce pays sait parfaitement que depuis les premières initiatives de l’Union pour le Changement en 1992 jusqu’aux dernière mutualisations des capacités des acteurs politiques en 2018. Notamment lors de l’élection présidentielle. Les partis politiques se sont toujours parlé au Cameroun ! Ils se sont toujours réunis, ont toujours dialogué librement dans le strict respect du cadre légal en vigueur sans qu’il n’y ait de peur manifestée par quelque autorité que ce soit. Il faut simplement indiquer que même dans le cadre du parti au pouvoir, de c qu’on appelle la « majorité présidentielle » a signifié Olivier Bilé sur Radio Balafon, une station radiophonique privée, basée à Douala.