« Au cours des seuls mois d’août et septembre 2023, plus de 700 cas d’agressions, 300 cas de viols, 110 détournements d’itinéraires, 900 cas d’accidents graves dont certaines victimes sont des handicapées à vie ont été signalés », selon le Ministre de l’Administration territoriale.
Pour briser cette insécurité galopante, Paul Atanga Nji a adressé de sévères mises en garde aux auteurs des actes de vandalisme et de troubles à l’ordre public. C’était au cours d’une rencontre à laquelle ont pris part les membres des syndicats des conducteurs des mototaxis et des camions, les autorités administratives de la capitale. « Face aux mesures prises, les contrevenants et délinquants vont se heurter à la rigueur de la loi », a menacé le MINAT.
Les conducteurs de motos taxis sont le plus souvent taxés de complices de ces agressions d’où la sollicitation de leur implication dans la lutte et la dénonciation de tout acte d’agression. Par ailleurs, cet échange a permis au Ministre d’échanger avec les conducteurs de camions sur les difficultés auxquelles ils font face au quotidien au lendemain des mouvements d’humeur enregistrés sur la route nationale N3 et ayant conduit au blocage du trafic sur cet axe fort sollicité et sous le prétexte d’une taxe exorbitante.
Dans la foulée, il a sommé les conducteurs de mototaxis à se conformer d’ici le 30 octobre prochain au décret du Premier ministre du 31 décembre 2008, fixant les conditions d’exercice de leur profession. Il s’agit entre autres de la présentation de leurs cartes nationales d’identité, les pièces d’identification de la moto, le permis de conduire, et arborer des chasubles numérotées lors des contrôles. Avec l’ensemble des services concernés, les différentes menaces ont été évoquées. Ce qui a amené le ministre Paul Atanga Nji, à déclarer que, ceux qui ne vont pas se conformer, seront brouillés comme des condiments dans un Moulinex. Le condiments ici ce sont les chauffeurs et le Moulinex, le gouvernement.
Les mesures de Mai 2023
En raison de la recrudescence des agressions dans les transports urbains par taxi et moto taxi, le ministre de l’Administration territoriale (Minat) et le ministre des Transports (Mintransports), Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, avaient eu une séance de travail avec les responsables des syndicats et des confédérations du secteur mardi 9 mai à Yaoundé. À l’issue de cette réunion, le MINAT avait annoncé que des « mesures draconiennes seront prises pour éradiquer les activités criminelles qui rôdent autour du transport urbain et interurbain ».
Mais déjà, dit-il, certaines mesures instruites par le chef de l’État pour améliorer la sécurité dans les transports en commun dans les grandes villes du pays, notamment dans la capitale, entrent immédiatement en exécution. « Désormais, tous les propriétaires des véhicules de transport seront identifiés par les autorités administratives, et un fichier sera déposé auprès des forces de maintien de l’ordre et auprès des syndicats. Ensuite, les propriétaires des véhicules de transport doivent déposer, auprès de l’autorité administrative, le nom des chauffeurs temporaires ou permanents », a déclaré le Minat, dans des propos rapportés par la radio nationale.
À cela, il faut ajouter le renforcement des contrôles des véhicules et sur certains axes interurbains. Ces mesures visent à améliorer la vie quotidienne des millions de personnes qui empruntent chaque jour les transports en commun, celles-ci étant sensibles au sentiment d’insécurité suscité par les agressions et les actes de délinquance notamment dans les taxis.
« C’est le moment de tirer la sonnette d’alarme afin que ce mal (…) soit complètement éradiqué dans nos villes, nos départements et nos arrondissements. Grâce à l’efficacité de la police et de la gendarmerie, certains malfaiteurs qui ont planifié les agressions dans les taxis, et d’autres avec les mototaxis, ont été appréhendés », affirmait Paul Atanga Nji. Le gouvernement souhaite agir en partenariat avec les transporteurs, et en appelle à leur implication pour mettre un terme à l’insécurité qui règne dans ce secteur.
Rappelons qu’à Yaoundé, l’heure n’est plus au rendez-vous encore moins à la sensibilisation. Naseri Paul Bea, gouverneur de la région du Centre a tracé les zones interdites de circulation de ces engins à deux roues pour le désordre dont ils se reconnaissent non sans leur donner quatre jours seulement pour se conformer, il y’a quelques mois.