« Si l’Avocat est un citoyen jouissant comme tel de tous les droits consacrés par la constitution, y compris celui de d’adhérer à telle formation politique de son choix, en revanche il relève d’une corporation réglementée qui l’astreint à des devoirs découlant des règles, traditions et usages professionnels, notamment en ce qui concerne le port de la robe », précise Me Tchakoute Patie Charles. L’habit ne fait pas le moine ; encore faut-il que le moine arbore son habit en situation de service.
Quand porter son costume professionnel ?
« Les Avocats ne peuvent revêtir leur robe qu’à des occasions consacrées par les usages et traditions séculaires. Les domiciles privés ne sont d’aucune façon les lieux où la robe d’Avocat peut être portée, sauf situations très particulières sur autorisation expresse et préalable du Bâtonnier », recadre le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Cameroun. Le port de la robe permet de distinguer son porteur d’un autre corps de la justice. Le port de la robe est aussi un signe de rupture avec son état antérieur.
La photo polémique
La robe d’Avocat n’est pas un costume de théâtre. La photo mise en cause est devenue virale. Elle montre une vingtaine d’avocats habillés de leur toge et entourant Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), dans un domicile privé. « La photo mise en cause désacralise la robe – attribut et symbole essentiels de la profession d’Avocat – ce que je réprouve avec une extrême fermeté », annonce le Bâtonnier.
Les valeurs du Barreau du Cameroun
« Le Barreau du Cameroun réitère son statut et vocation : une organisation professionnelle, mais aussi un observateur avisé et attentif de la société ». Pour cela, « le Barreau du Cameroun n’est pas un parti politique. De même le Barreau du Cameroun, jaloux de son indépendance, n’entretient aucune accointance avec quelque parti que ce soit ou avec quelque leader politique que ce soit », tranche Me Tchakoute Patie Charles.
