En visite au Cameroun dans le but d’échanger avec le gouvernement, les médias, et la société civile afin d’avoir un regard sur l’environnement des droits et libertés en cette période électorale, le Secrétaire général de Communauté économique des États de l’Afrique centrale a été reçu en début de semaine par le Premier ministre Joseph Dion Ngute.
Le Secrétaire général de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), organisation soutenant la promotion et le renforcement d’une coopération harmonieuse et un développement dynamique, équilibré et autoentretenu dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, est venu s’enquérir de l’environnement des droits et libertés en cette période fatidique de l’histoire du Cameroun. Allam-Mi Ahmad a indiqué que les échanges avec le Premier ministre ont tourné autour des prochaines élections municipales et législatives qui auront lieu le 9 février 2020. « Nous condamnons ceux qui boycottent les élections parce que ce n’est pas républicain ; de même que ceux qui essaient d’empêcher les Camerounais d’user de leur pouvoir et leur droit de vote », a confié Allam-Mi Ahmad à la presse.
Allusion à peine voilée au Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), formation politique qui a décidé à la surprise générale de ne pas participer au double scrutin à venir, et aux adeptes de la sécession dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le Secrétaire général de la CEEAC, a toutefois conclu son propos sur une note d’espoir : « nous voulons rassurer ceux qui nous écoutent que les élections au Cameroun, nous l’espérons se passeront dans de très bonnes conditions ». Une affirmation loin d’être gratuite car avant de rencontrer le Premier ministre, Allam-Mi Ahmad a eu des échanges avec les acteurs de la société civile, les hommes de médias et surtout les membres d’Elections Cameroon, organe en charge de l’organisation des opérations de vote.
Prévention des conflits électoraux et des discours haineux
« L’action de la CEEAC ne se limite plus simplement à la seule observation des élections et nous ne pouvions rester insensibles à la requête d’Elections Cameroon » a précisé Allam-Mi Ahmad, lors de la clôture à Yaoundé le 17 janvier de l’atelier destiné à outiller les journalistes sur cette thématique. En 2005, lors des travaux de Brazzaville, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC a étendu ses compétences à l’appui et à la formation électorale. Après avoir exprimé sa gratitude aux plus hautes autorités camerounaises, en tête desquelles le président de la République, qui ont permis la tenue de cette rencontre, le secrétaire général de la CEEAC a invité tous les Camerounais, et particulièrement les hommes et femmes de médias à être des vecteurs de paix. Erik Essoussè, le directeur général des Elections a exprimé la reconnaissance de cet organisme à la CEEAC pour son appui à cette initiative, qui n’est pas la première dans le cadre de la préparation du double scrutin attendu au Cameroun. « Je vous demande de capitaliser les enseignements reçus et de les mettre en œuvre dans le cadre du processus qui doit aboutir au double scrutin du 9 février prochain », a-t-il recommandé aux participants.