L’intense activité diplomatique du président de la République du Cameroun, président en exercice de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale est un signe annonciateur.
Le 14e sommet de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) tenu le 24 mars 2019 à Ndjamena, sous la présidence du numéro un tchadien Idriss Déby Itno, a donné lieu à plusieurs résolutions. Le président Paul Biya, président dédié au processus de rationalisation des Communautés économiques régionales d’Afrique centrale (CER-AC), est devenu pour les deux prochaines années, le président en exercice de la CEMAC.
Afin d’accélérer le processus de rationalisation des CER-AC, et capitaliser les résultats enregistrés, le président Paul Biya a informé la conférence de l’organisation de la tenue d’un sommet extraordinaire conjoint CEEAC/CEMAC dans un avenir proche. Depuis une semaine, la diplomatie active du président Paul Biya connaît un déploiement intense auprès de ses pairs, signe annonciateur de l’imminence de ce sommet.
Le ballet diplomatique comme signe annonciateur
Des fidèles parmi les fidèles ont été déployés auprès de ses pairs d’Afrique centrale. Louis Paul Motaze, ministre des Finances était chez, Sassou Nguesso du Congo, Obiang Nguema Mbasogo de Guinée équatoriale. Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Economie, était chez Ali Bongo Ondimba du Gabon. À chaque fois, ces émissaires étaient porteurs de pli fermé du président Paul Biya pour ses homologues, avec la marche des affaires de la CEMAC au menu des échanges.
La rationalisation des CER-AC
Il de notoriété publique que le reproche majeur que l’on fait à l’endroit des institutions sœurs CEMAC et CEEAC, porte sur les chevauchements institutionnels qui entravent la bonne marche de l’intégration de la région Afrique centrale. La juxtaposition des deux CER-AC pose le problème de la capacité des États à assurer d’un point de vue institutionnel la dynamique d’adaptation aux normes émises par ces deux institutions. Ces difficultés d’harmonisation se révèlent contre-productives tant pour le développement de la région que pour la marche vers l’idéal communautaire prôné par l’Union Africaine. L’accélération du processus de rationalisation de ces deux communautés à travers l’harmonisation des politiques sectorielles retenues dans les 12 domaines prioritaires, préoccupe le président Paul Biya ce d’autant plus que l’échéance est fixée à l’horizon 2023.
La nécessaire réforme de la CEMAC et CEEAC
Cette réforme vise deux principaux objectifs. La révision de tous les textes légaux afin qu’ils soient en harmonie avec ceux de l’Union africaine, et la mise sur pieds d’une nouvelle architecture institutionnelle assortie d’un programme ainsi que des profils de postes adaptés pour conduire les questions d’intégration avec les défis et enjeux nouveaux.
L’adoption par les États membres de la CEEAC de ces textes, entraînera automatiquement celle de la CEMAC. La CEEAC contenant les six États membres de la CEMAC, est le forum juridique et diplomatique idéal des négociations pour la réalisation de la rationalisation et l’intégration sous régionale, pour l’émergence d’une communauté économique régionale unique forte et prospère en Afrique centrale. Le président Paul Biya, apôtre d’une diplomatie agissante, nourrit le vœu de marquer une avancée décisive, vers ce grand idéal, pendant son mandat de président en exercice de la CEMAC.