Le président national de l’Union démocratique du Cameroun a été inhumé à Foumban le 8 mars en présence du gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine.
Parents, amis, connaissances et militants de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), sont venus rendre un dernier hommage à l’illustre disparu. Dès les premières heures de la journée, le corps a été exposé à l’esplanade du domicile familial à Njinka. Avant l’inhumation du défunt dans la stricte intimité familiale et selon la religion musulmane à son domicile privé de Manunshi, à une dizaine de km de Njinka, les populations ont repris des chants à la gloire d’Allah. Après la lecture du Coran, des chants en langue arabe ont célébré la vie de ce grand homme.
Des discours déclamés, par les élus, responsables de l’UDC et ses fils, l’on retient que Dr Adamou Ndam Njoya était un rassembleur, un homme d’éthique, un père attentionné. Le gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine a présenté les condoléances du gouvernement à la famille éprouvée. Il a rappelé que le disparu a marqué son temps et restera une référence pour beaucoup de jeunes générations. « L’administration camerounaise perd une des grandes figures de son histoire », a conclu le gouverneur.
Un bel héritage à la postérité
Dr Adamou Ndam Njoya aura laissé une marque indélébile. Son héritage a de beaux jours devant lui. Courageusement repris par son épouse Patricia Hermine Tomaino, qui a succédé à celui qui a été Maire de Foumban de 1996 à février 2020. C’est elle qui était au volant du véhicule personnel Toyota Prado transformé en corbillard pour le transport de la dépouille du défunt de Yaoundé à Foumban. Elle a dit merci à toutes les personnes venues témoigner leur reconnaissance à son illustre époux disparu à l’âge de 77 ans.
Titulaire d’un doctorat d’Etat en droit public international et sciences politiques obtenu à l’Université de Panthéon Sorbonne, Adamou Ndam Njoya laisse de nombreuses œuvres littéraires à la postérité. Il est l’auteur, entre autres de « Le Cameroun dans les relations internationales », publié en 1976 à Paris ; « Njoya : réformateur du royaume Bamoun », publié aux Nouvelles éditions africaines en 1977 ; « Manuel pratique de rédaction administrative et des documents diplomatiques », paru aux éditions SOPECAM en 1983.
Un brillant homme politique
Ministre de l’Education nationale de 1977 à 1980, il est le père de la fameuse réforme connu sous le nom de « colle ». Cette mesure suspendait pour une période de deux ans, tout candidat au Brevet d’études du premier cycle (BEPC) qui avait une moyenne inférieure à 05/20. L’objectif visé par cette réforme, qui ne lui a pas valu que des amitiés, était l’amélioration de la performance en milieu scolaire.
Cette soif de performance est restée vive chez le challengeur du président Paul Biya, aux élections présidentielles de 1992, 2004, 2011 et 2018. Pour ce dernier round contre le candidat à la force de l’expérience, il a récolté 1,73% des suffrages exprimés. Peu visible pendant la campagne électorale pour la présidentielle du 7 octobre 2018, le candidat de l’UDC prônait la « nouvelle éthique de l’éducation », une vision de l’excellence académique dès la maternelle et la professionnalisation des enseignements.
A 30 ans, il a été le premier directeur de l’Institut des Relations internationales du Cameroun (IRIC) de 1972 à 1975. En 1975, il est nommé vice-ministre des Affaires étrangères. En 1980, il est nommé ministre délégué à la présidence chargé de l’Inspection générale de l’Etat et de la Réforme administrative. Poste qu’il occupe jusqu’en 1982, année où il quitte le gouvernement.
Le fils d’Arouna Njoya fonde, en 1991, l’UDC à la faveur du retour au multipartisme. C’est à la tête de cette formation politique qu’il devient maire de Foumban, sa ville natale.
Que la terre de nos illustres ancêtres lui soit légère.