« Dans ces conditions, il n’était pas possible que les festivités qui marquent notre Fête Nationale soient maintenues, en raison des rassemblements que cela implique. Ce n’est évidemment pas de gaieté de cœur que j’ai dû prendre cette décision. Mais ma préoccupation principale étant la protection de la santé de mes compatriotes, il n’y avait pas d’hésitation possible », a déclaré le président Paul Biya, le 19 mai 2020, dans un message inhabituel à la Nation en veille de Fête Nationale. En effet, le 20 mai est traditionnellement l’occasion pour tous les Camerounais, du triangle national et de la diaspora, de célébrer dans la joie, l’unité nationale ainsi que les valeurs de notre République et de notre démocratie. Malheureusement, en 2021 comme en 2020, le contexte est différent. Comme la plupart des pays du monde, le Cameroun est atteint par le COVID-19. Notre système de santé est mobilisé pour combattre cette grave maladie.
Garant de la sécurité des personnes et des biens, selon les dispositions constitutionnelles, le chef de l’Etat assume pleinement son serment républicain. Dès l’apparition des premiers cas positifs de COVID-19, le 6 mars 2020, le président Paul Biya a rapidement pris le contrôle de la situation en instruisant l’entrée en vigueur des mesures barrières dès le 17 mars. Ce qui a permis d’éviter le chaos. Suite à l’assouplissement de ces restrictions, plusieurs Camerounais ont vite pensé que le virus avait été dompté, donc éradiqué. Face à la résurgence enregistrée en début 2021, le président de la République a de nouveau exhorté ses compatriotes à respecter rigoureusement les mesures barrières. Depuis le 5 mars, les mesures restrictives du 17 mars 2020 ont été renouvelées.
« En dépit des performances appréciables de notre pays dans la lutte contre la pandémie de COVID-19, celle-ci est une tragique réalité contre laquelle il convient de se prémunir par le respect des mesures barrières et par la vaccination », a rappelé Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République, dans un communiqué sans équivoque, en date du 12 mai, précisant la décision du chef de l’Etat. Les Camerounais de bonne foi ont bien compris que devant le danger sournois que représente le COVID-19, il convenait de mettre de côté les querelles politiciennes et de présenter un front commun. « Certains dirigeants politiques qui n’appartiennent pas à la majorité gouvernementale se sont exprimés dans ce sens. Je les en remercie », a souligné le président de la République, le 19 mai 2020.
Vaines sont donc les polémiques que veulent susciter ceux qui mettent en ligne de comparaison, l’organisation des obsèques officielles décrétées pour nombre de personnalités décédées et l’annulation des festivités marquant la Fête Nationale, qui, elle garde tout son symbolisme historique. Bien que reformulée à minima, des honneurs républicains seront au rendez-vous. Le 11 mai, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense a dévoilé, sur instructions du chef de l’Etat, chef des Forces armées, le thème de la commémoration du 20 mai 2021 : « Armée et Nation : Ensemble pour relever les défis de la sécurité sanitaire et préserver la paix, la stabilité et la prospérité du Cameroun ».