Placée sous le thème « les parlements francophones face à la crise de la COVID-19, perspectives pour demain », la 46e Assemblée parlementaire de la francophonie (AFP) a réuni plus de 350 participants issus de 46 sections, dont le Cameroun. L’AFP a adopté une résolution plaidant pour une distribution universelle et équitable des vaccins contre le COVID-19 ainsi que de l’ensemble des produits de dépistage, de protection et de traitement contre ce virus. Le Cameroun était représenté à ces assises par le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Hilarion Etong, et le sénateur Samuel Obam Assam.
Les parlementaires camerounais ont partagé l’expérience du pays en matière de lutte avant d’évoquer les perspectives d’avenir vis-à-vis de la pandémie.
« Il faudra s’habituer avec la pandémie puisque le parlement est habitué aux rapprochements physiques lors des travaux en commission », a analysé Hilarion Etong. En amont des travaux en plénière, les membres du bureau, réunis le 25 janvier sous la présidence d’Amadou Soumahoro, le président de l’APF, ont décidé l’envoi d’une mission de bons offices parlementaire au Mali et au Liban. Après avoir adopté la nouvelle composition du bureau et de l’APF, les participants ont longuement échangé avec la secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, sur les priorités politiques telles que la consolidation des systèmes démocratiques, l’enregistrement à l’état civil, l’éducation, la jeunesse ainsi que l’égalité femmes-hommes et la diversité linguistique.
Par ailleurs, les parlementaires ont officiellement approuvé les demandes d’adhésion de l’Union interparlementaire (UIP) et de l’Assemblée territoriale de Wallis et Futuna, portant ainsi le nombre de parlements membres de l’APF à 90. Le secrétaire général parlementaire, Jacques Krabal, a insisté à cet égard sur la nécessité de s’appuyer davantage sur les sections. Enfin, les parlementaires ont adopté 10 résolutions portant notamment sur la distribution universelle et équitable des vaccins contre la COVID-19, les systèmes de santé publics, l’éducation en situations de crise, les situations politiques au Burundi et en République centrafricaine, la liberté de la presse dans l’espace francophone, la lutte contre la cyberviolence envers les femmes et les enfants, le réchauffement climatique et le gaspillage alimentaire. L’APF poursuit sa nouvelle dynamique, confirmée par son cadre stratégique 2019-2022, pour devenir une institution plus politique, à même d’apporter des réponses concrètes aux grands défis de l’espace francophone.
Les parlementaires francophones exhortent les chefs d’Etat et de gouvernement à s’engager pour faire de ces vaccins des « biens communs universels » et à soutenir toutes les initiatives en ce sens. Ils appuient tout particulièrement les demandes adressées à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en faveur d’une dérogation à certaines dispositions de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). Cela permettrait de suspendre temporairement les droits à la propriété intellectuelle afin de produire plus rapidement tests, vaccins et équipements dans le cadre de la lutte contre la pandémie.