En dépit d’un contexte difficile, marqué par les conséquences néfastes de la pandémie de COVID-19 et de l’invasion russe en Ukraine, l’économie camerounaise a su s’adapter à la conjoncture internationale, en faisant preuve, une fois encore, de résilience. « Son taux de croissance a enregistré une légère progression, se situant autour de 3,8 %, contre 3,6 % en 2021 », a confié le président Paul Biya, le 31 décembre 2022.
Après avoir promulgué la loi de finances 2023, dont l’allocation est de 6 345,1 milliards de F en augmentation de 246,7 milliards de F par rapport à l’exercice 2022, le président Paul Biya a tracé les sillons des grandes opportunités au cours de la nouvelle année. D’abord, les transferts de compétences de l’État vers les collectivités territoriales décentralisées (CTD) se poursuivent, en prenant soin de ne pas fragiliser les équilibres structurels. En plus d’une enveloppe de 252,6 milliards de F, la décentralisation sera consolidée par la tenue des élections sénatoriales. Le Sénat, Chambre haute du Parlement, représente les CTD.
La fourniture d’électricité connaîtra une amélioration considérable avec la mise en service de la première phase du barrage hydroélectrique de Nachtigal et le démarrage des travaux de raccordement du réseau interconnecté Sud au réseau interconnecté Nord. De nouvelles infrastructures énergétiques et le développement de l’énergie solaire, en particulier dans la partie septentrionale, renforceront la qualité et la quantité de l’offre énergétique. L’accès des populations à l’eau potable n’est pas en reste.
L’achèvement du Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et de ses environs à partir du fleuve Sanaga viendra résoudre de façon durable le déficit d’approvisionnement en eau dans cette cité. Un méga-projet d’adduction d’eau potable de la ville de Douala et de ses environs verra le jour. Cette mouvance s’étendra dans certaines villes secondaires, notamment Bamenda, Bertoua, Ngaoundéré et Ebolowa. Plusieurs réalisations d’infrastructures routières sont annoncées.
Le programme de désenclavement des bassins de production agricole se poursuivra avec l’aménagement d’environ 700 kilomètres de route, dont le bitumage de l’axe Ebolowa-Akom II-Kribi. Également au menu, la reprise des travaux de construction des tronçons routiers Mora-Dabanga-Kousseri ; Babadjou-Bamenda et Kumba-Ekondo Titi. Dans le cadre de la réhabilitation des voiries urbaines et l’amélioration du trafic entre les métropoles, les travaux de construction de la section urbaine de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen et l’accélération des travaux de l’autoroute Douala-Yaoundé sont parmi les priorités. « Il en est de même de la réhabilitation et de la modernisation des aéroports de Tiko, Bertoua et Kribi, qui permettront de desservir toutes les régions de notre pays par voie aérienne », a confié le président Paul Biya.
Le numéro un camerounais a surtout annoncé le démarrage de trois projets miniers. Le démarrage des travaux relatifs à l’exploitation du minerai de fer de Kribi-Lobé. Ensuite, l’exploitation du gisement de fer de Mbalam-Nabeba, un projet qui permettra la construction d’une ligne de chemin de fer de 540 kilomètres entre Nabeba au Congo et le port autonome de Kribi, où sera édifié un terminal minéralier. Et, l’exploitation du fer de Bipindi – Grand Zambi, avec à la clé le développement d’un complexe sidérurgique pour la transformation locale du fer, la construction d’un pipeline et de plusieurs infrastructures de base au bénéfice des populations.
Au final, en plus de constituer des niches d’emplois, ces projets d’exploitation de la mine solide permettront d’assurer le relais des hydrocarbures dont les stocks s’amenuisent et de disposer de ressources financières supplémentaires pour de nouveaux investissements.