Une simple lettre qui aurait pu être mortelle si elle n’avait pas été interceptée par le service de sécurité de la Maison Blanche. À l’intérieur de la missive adressée au président des Etats-Unis, Donald Trump, de la ricine, l’un des poisons les plus dangereux au monde. La ricine est une protéine très toxique qui est produite par l’arbre le ricin.
Les autorités américaines ont annoncé que la personne qui avait envoyé le courrier a été interpellée. « Une arrestation a été faite à l’encontre d’un individu présumé responsable de l’envoi d’une lettre suspecte », était-il dit dans le communiqué. « L’enquête est en cours », était-il ajouté. Il s’agirait d’une femme de nationalité canadienne qui a été mise en détention à la frontière entre les Etats-Unis et le Canada, selon un communiqué du bureau du FBI à Washington.
« Le FBI, les services secrets américains et les services d’inspection de la Poste enquêtent au sujet d’une lettre suspecte reçue à un centre de courrier gouvernemental », selon la police fédérale. « À l’heure actuelle, il n’y a aucune menace pour la sécurité », a ajouté le FBI.
6000 fois plus puissant que le cyanure
Selon des sources anonymes, citées par le New York Times et CNN, deux tests menés sur le produit retrouvé dans ce courrier suspect ont établi qu’il s’agissait de ricine. Les enquêteurs tentent de déterminer si d’autres enveloppes contenant la toxine ont été envoyées par le système postal, a déclaré samedi un responsable des forces de l’ordre informé de l’affaire. La ricine est le poison le plus violent du règne végétal, 6 000 fois plus puissant que le cyanure. Il s’agit d’une substance mortelle en cas d’ingestion, d’inhalation ou d’injection, et contre laquelle il n’existe pas d’antidote. D’autres agences fédérales, situées au Texas, ont également été destinataires de plis contenant ce poison, selon le journal.
Donald Trump jugé pire président en 2018
Donald Trump arrive en dernière place d’un classement des présidents américains, établi par 170 politologues américains. Il est le premier à surpasser la mauvaise image de James Buchanan, tenu pour responsable de la guerre civile en 1861. Le pire de tous. Donald Trump a été placé en dernière position des présidents américains par un collectif de 170 membres de l’American Political Sciences Association (association des politologues américains), dans une enquête rendue publique lundi 19 février 2019, à l’occasion du President Day, et relayé par le New York Times. Il arrive même derrière James Buchanan (15e président des États-Unis, de 1857 à 1861), pourtant jugé en partie responsable de la guerre civile américaine de 1861.
L’actuel locataire de la Maison Blanche recueille une note moyenne de 12,34 sur 100 auprès des politologues, alors qu’Abraham Lincoln, le plus plébiscité des 44 présidents évalués [et non pas 45 car S. Grover Cleveland a été président deux fois, mais pas de suite], obtient un score de 95 sur 100. Quant à Barack Obama, prédécesseur de Donald Trump, il est crédité d’une note de 75 et grimpe à la huitième place gagnant 8 places par rapport au dernier classement, établi en 2014.
C’est la troisième fois que l’American Political Sciences Association est sollicité sur la question. Mais les États-Unis ont pris l’habitude, depuis les années 1950, de classer tous les ans ou presque leur dirigeants. Le trio de tête est invariablement Abraham Lincoln (père de l’abolition de l’esclavage), Georges Washington (père fondateur) et Franklin Delano Roosevelt (père du New Deal et leader ayant mené les États-Unis à la victoire de la Seconde Guerre mondiale).
Pour parvenir aux résultats de 2018, deux politologues, Brandon Rottinghaus de l’université de Houston et Justin S. Vaughn, ont demandé à leurs pairs d’estimer la crédibilité des différents présidents dans cinq domaines : leur action générale, leurs succès législatifs, leur leadership sur la scène internationale, leur capacité à habiter la fonction présidentielle, et leur communication auprès du public. Sans surprise, Donald Trump, roi incontesté du tweet, obtient sa meilleure note dans le domaine de la communication, tandis qu’il est lourdement sanctionné pour sa manière d’incarner les institutions.
Les auteurs de cette enquête reconnaissent que le 45e président part avec un double handicap. Tout d’abord, il n’a qu’un mandat à son compteur. Difficile de comparer ce qu’il a accompli avec l’héritage d’un Franklin D. Roosevelt ou même d’un Barack Obama, qui ont occupé le poste de président pendant, respectivement, douze ans et huit ans.
L’action de Donald Trump est aussi évaluée sans aucun recul historique des observateurs. L’avis des politologues sur John F. Kennedy a, ainsi, beaucoup évolué au fil des ans. Dans les années 1960, ils étaient nombreux à penser que l’action du président démocrate avait surtout été de préserver un certain statu quo social, à la manière d’un conservateur, rappelle les auteurs de l’enquête. Ce n’est qu’au fil des décennies que son image de président progressiste s’est lentement imposée.
Le président le plus clivant
Cependant, ce sondage souffre d’un autre biais : 57 % des politologues interrogés ont reconnu pencher pour le parti démocrate, contre seulement 12,7 % qui se déclarent républicains. Le reste affirme être indépendant. Donald Trump, plutôt à droite de la droite américaine, pourra toujours arguer que ces juges de son action devaient avoir un a priori négatif à son égard. Il n’empêche que même parmi la minorité républicaine, l’actuel président jouit d’une piètre opinion. Il n’est certes pas dernier, mais presque puisqu’il occupe la 40e places sur 44. Un point qui met tout le monde d’accord : Donald Trump est le président le plus clivant de toute l’histoire des États-Unis, juste devant Abraham Lincoln. Apparaître comme plus clivant qu’un homme haï par toute la moitié sud et esclavagiste du pays est, en soi, une sacrée performance.