Le Parlement européen a confirmé mercredi 27 Novembre 2019 la nouvelle équipe de la Commission présidée par l’ex-ministre allemande de la Défense. Première femme à la tête de la Commission de l’Union Européenne, Ursula Von der leyen a d’énormes chantiers économiques pour des priorités climatiques.
Ursula Von der Leyen sera bien la future présidente de la Commission européenne et la toute première femme à occuper ce poste. Au terme d’un processus de six mois jalonné de revers sérieux. Avec une élection très serrée pour elle en juillet puis le rejet à l’automne de trois commissaires désignés dont la Française Sylvie Goulard, elle a franchi l’ultime étape. Le collège de la future Commission, composée de 26 membres en plus de la présidente et bien plus paritaire que les précédentes, a été adoubé avec une très confortable majorité à Strasbourg. Les députés européens ont donné leur feu vert par 461 voix contre 157. Il y a eu 89 abstentions.
Contre toute attente, ce soutien est bien plus fort que celui qu’avait obtenu, fin 2014, le collège de commissaires composé autour de Juncker (423). Ursula Von der Leyen et son équipe ont fait le plein des voix du PPE, le groupe de centre droit dont elle est issue. La quasi-totalité des eurodéputés l’ont soutenue, tout comme les socialistes européens. Une bonne nouvelle pour les chefs de file de ces trois groupes parlementaires, qui voulaient absolument éviter le scénario de juillet et avaient mis la pression ces derniers jours sur leurs troupes.
C’est avec un sourire et soulagée que la nouvelle présidente a accueilli les résultats. Un peu plus tard, elle se félicitait de cette victoire tout en affirmant qu’il fallait faire preuve de simplicité.
En début de matinée, la présidente élue avait rappelé aux eurodéputés ses principales priorités pour les cinq années à venir climat et numérique en tête, tout en veillant à complimenter les commissaires chargés de les porter. Mais c’est avec le trentième anniversaire de la révolution de velours et de la grève générale de deux heures qui, trente ans plus tôt jour pour jour, avait paralysé la Tchécoslovaquie, qu’elle a débuté son discours. Bien sûr, au cours de cet exercice très convenu, il lui fallait impérativement rassurer les uns sans braquer les autres. C’est ce qu’elle a fait sur la protection du climat.
L’Allemande de 61 ans, bientôt à la tête d’une institution censée incarner l’intérêt général européen, ne pouvait pas faire l’impasse sur le Brexit. «Peu importe ce que l’avenir réserve, le lien et l’amitié entre nos peuples sont indissociables.» Plus largement, Ursula Von der Leyen a assuré que le modèle européen avait, plus que jamais, toute sa place dans ce monde instable, où trop de puissances ne parlent que le langage de la confrontation et de l’unilatéralisme. Elle aura cinq ans pour étaler ses potentialités.