«En qualité de président, je jure de protéger l’existence et l’indépendance de l’État, l’intégrité de la patrie, la souveraineté inconditionnelle de la nation, l’État de droit (et) le principe d’une république laïque telle que conçue par Atatürk, le père des Turcs». C’est en ces termes que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, reconduit à la tête du pays le 28 mai avec 52% des suffrages, a prêté serment devant le Parlement le 3 juin à Ankara pour un nouveau mandat de cinq ans. Le chef de l’État a juré «d’assumer son devoir avec impartialité» devant les 600 députés élus le 14 mai.
Sous une pluie diluvienne, il s’est ensuite rendu au mausolée d’Atatürk sur une colline d’Ankara, d’où il a brièvement salué «une nouvelle ère», s’engageant «à ramener les victimes du séisme chez elles dès que possible». Puis, il a regagné le fastueux palais présidentiel qu’il a fait construire sur une colline à l’écart du centre d’Ankara, où il a donné un dîner de gala. Près de 80 chefs d’État et ministres étrangers ont assisté aux cérémonies. Parmi eux, le président d’Azerbaïdjan Ilham Aliev, proche allié d’Erdogan, et les Premiers ministres de Hongrie, Viktor Orban et d’Arménie, Nikol Pachinian, qui furent parmi les premiers à le féliciter pour sa réélection après vingt ans de pouvoir. Également notables, la présence du chef de l’État vénézuélien Nicolas Maduro et celle de nombreux chefs d’État africains : Congo, Rwanda, Somalie, Afrique du Sud, témoignant de la diplomatie active d’Ankara sur le continent.
Après le dîner de gala, le président Recep Tayyip Erdogan s’est rendu au palais présidentiel de Cankaya, qu’occupait Mustafa Kemal, pour annoncer la composition de son nouveau gouvernement. C’est un expert reconnu, Mehmet Simsek, 56 ans, ancien ministre des Finances (2009-2015) puis vice-Premier ministre chargé de l’Économie (jusqu’en 2018) qui reprend les rênes de l’Économie, l’une des priorités pour le pays. Les principaux ministères régaliens sont également renouvelés : ainsi, Hakan Fidan, ancien chef du MIT, le service des renseignements turcs, prend la tête des Affaires étrangères en remplacement de Mevlut Cavusoglu. À la Défense, Yasar Güler, chef d’état-major des Armées, succède à Hulusi Akar, ancien chef d’état-major qui occupait ce ministère depuis juillet 2018. Seuls deux ministres, la Santé et la Culture, sont maintenus à leur poste.