Le Chef de l’Etat disparu il y’a quelques jours, a laissé des traces positives post-printemps arabe. D’immenses chantiers attendent dès lors celui qui sera bientôt aux commandes du pays.
Le président Béji Caïd Essebsi, laisse comme un gout d’inachevé auprès des tunisiens. Entre égalité entre hommes et femmes en matière d’héritage, consolidation des institutions démocratiques, les combats sont énormes.
Des hommages quasi unanimes ont salué en lui un Homme d’Etat qui avait un très grand sens de la nation. Fin politicien, il avait su réconcilier un pays polarisé entre islamistes et partis de gauche, et assurer la stabilité après une grave crise politique en 2013.
En effet, il avait voulu laisser sa marque dans l’histoire en tentant de faire voter une loi inédite dans le monde arabe, qui aurait rendu égaux les héritiers masculins et féminins. Un sujet délicat car il touche à l’identité religieuse du pays, à l’image de nombreuses nations arabes.
En outre, le défunt président laisse derrière lui un paysage politique en plein désarroi, après des luttes des clans qui ont décimé le parti présidentiel, Nidaa Tounes, qu’il avait fondé en 2012. Cette formation se retrouve aujourd’hui reléguée à l’arrière-plan après avoir gagné les législatives et la présidentielle de 2014.
De plus, un autre dossier laissé en hybernation, la mise en place de la cour constitutionnelle, en attente depuis 2014 et confortée par des guerres politiques. D’ailleurs, une neuvième tentative d‘élire quatre des membres de la Cour constitutionnelle a échoué au Parlement peu avant son décès, repoussant de facto toute décision jusqu’en 2020, fragilisant la transition démocratique tunisienne.