C’est l’histoire d’un président qui ne voulait pas confiner la France en janvier, comme ses voisins, qui voulait avoir raison contre les scientifiques, qui pensait que sa troisième voie le mènerait jusqu’à la réouverture du pays. Le 31 mars marquait le brutal retour à la réalité. Les scientifiques ne se sont pas trompés, et la France se confine à nouveau. Aura-t-elle gagné ou perdu du temps ? Les interprétations divergent. La tentative présidentielle de traversée de l’hiver sans confinement est stoppée net. Son entourage vantait un Emmanuel Macron devenu épidémiologiste, le président est renvoyé à ses études. Il se veut malgré tout optimiste grâce à la vaccination.
Concours maintenus, déplacements permis pour accompagner ses enfants chez leurs grands-parents, mesures pour les familles modestes privées de cantine, alcool interdit dans la rue : le Premier ministre, Jean Castex, a détaillé devant une Assemblée nationale houleuse les nouvelles restrictions annoncées pour tenter de juguler la troisième vague de COVID-19. Cette déclaration a été suivie d’un vote, l’Assemblée approuvant par 348 voix contre 9 les nouvelles restrictions, mais la quasi-totalité des oppositions ont boycotté le scrutin en dénonçant « une mascarade ». Le président Emmanuel Macron a annoncé la fermeture pour trois à quatre semaines des établissements scolaires et l’extension à tout le pays des restrictions déjà imposées dans 19 départements pour quatre semaines, dès le 3 avril.
Ces nouvelles mesures sont « nécessaires pour nous permettre de franchir un cap, espérons-le un dernier cap, dans la perspective du déploiement massif de la vaccination et d’un retour à une vie normale », a justifié le chef du gouvernement dans un discours d’une grosse demi-heure. Fermeture des écoles pour trois à quatre semaines : Emmanuel Macron a annoncé, le 31 mars, un nouveau tour de vis face à l’épidémie du COVID-19, appelant ses compatriotes à « fournir un effort supplémentaire ». Grâce à cette « mobilisation de chacun en avril », le chef de l’Etat a promis la réouverture de certains lieux de culture et des terrasses de bars et de restaurants à partir de la mi-mai. Ces mesures en place en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France et trois autres départements comportent la fermeture de certains commerces et l’interdiction de se déplacer à plus de 10 km. Si les écoles, crèches, collèges et lycées ferment pendant trois semaines, les étudiants pourront continuer à se rendre à l’université une journée par semaine.
Les vacances scolaires de printemps se dérouleront sur tout le territoire du 12 au 26 avril afin de tenter de limiter la circulation de la pandémie. « Je sais que cette réorganisation implique de changements profonds pour les parents d’élèves et pour les familles, mais c’est la solution la plus adaptée pour freiner le virus, tout en préservant l’éducation et donc l’avenir de nos enfants », a plaidé le chef de l’Etat. Témoignant sa gratitude aux étudiants en médecine, aux retraités, au service de santé des armées, et à tous les volontaires de la réserve sanitaire, il a annoncé des « renforts supplémentaires » en réanimation pour faire face à l’afflux de malades graves du COVID-19 et passer « dans les prochains jours » à plus de 10 000 lits, contre 7 665 actuellement.
L’ensemble des dispositifs d’aide aux salariés et aux entreprises actuellement en vigueur seront prolongés dans le contexte du durcissement des restrictions pour faire face à la crise sanitaire. La vaccination contre le COVID-19 sera élargie à toutes les personnes âgées de plus de 60 ans le 16 avril, puis à toutes celles de plus de 50 ans le 15 mai. « Les personnes de moins de 50 ans suivront mi-juin et d’ici à la fin de l’été, tous les Français de plus de 18 ans qui le souhaitent pourront être vaccinés », a précisé le chef de l’État.