Le président togolais a été investi sans suspens mardi 7 janvier 2020 pour représenter le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), à l’élection présidentielle du 22 février.
« Les instances du parti UNIR, réunies en ce jour, ont rendu compte à son excellence Faure Gnassingbé (…) de la volonté unanime des militantes et militants de le voir défendre les couleurs du parti à l’élection présidentielle du 22 février », a déclaré Aklesso Atcholé, secrétaire exécutif de l’UNIR, lors d’un point de presse. Le Chef de l’Etat tentera de briguer un quatrième mandat.
En effet, les responsables du parti s’étaient réunis à huis clos toute la matinée, en présence du président Faure Gnassingbé, après une tournée dans les différentes régions du Togo, où ils ont organisé des consultations avec la base du mouvement.
Le président Faure Gnassingbé est au pouvoir depuis 2005, après avoir succédé à son père Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé le pays d’une main de fer, pendant 38 ans. Il a été réélu en 2010 et en 2015 au terme d’un scrutin contesté.
De plus, le pays a traversé une grave crise politique en 2017 et 2018, avec des manifestations gigantesques lourdement réprimées, pour réclamer la limitation des mandats présidentiels et le départ du chef de l’Etat, qui s’apprête à briguer un quatrième mandat. Mais le pouvoir n’a pas cédé et en mai 2019, les députés ont voté une révision constitutionnelle qui permet non seulement au président Gnassingbé de se représenter en 2020 et 2025, mais aussi de bénéficier d’une immunité à vie pour les actes posés pendant les mandats présidentiels.
Une opposition désordonnée
Surtout que l’opposition est divisée. Le nombre de candidats déclarés officiellement n’est pas encore tout à fait déterminé, mais deux ténors de l’opposition sont déjà dans les starting blokcs. Il s’agit de Jean-Pierre Fabre, le chef de l’Alliance nationale pour le changement, déjà candidat en 2010 et 2015. Il avait été à chaque fois battu par Faure Gnassingbè. Mais on note une évolution puisqu’un candidat « unique » a été finalement désigné. Il s’appelle Agbéyomé Kodjo, il est le chef du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD, ex-Obuts). S’il se présente comme le candidat unique de l’opposition, désigné par les Forces démocratiques et surtout par l’archevêque émérite de Lomé qui a lancé l’initiative en ce sens rien n’est fait. Car Agbéyomé Kodjo n’est pas un novice en politique et n’a pas toujours été dans le camp de l’opposition. Il est connu pour avoir été Premier ministre sous Éyadéma père et ensuite président de l’Assemblée nationale. Par ailleurs, une douzaine de leaders de l’opposition et des personnalités de la société civile, ont également annoncé leur candidature à ce scrutin présidentiel.