Dans son discours pour lancer les travaux du Forum national « inclusif » ce lundi 19 mars à N’Djaména, le Président du Tchad, Idriss Déby Itno s’est demandé comment un État ayant à peine une douzaine de millions d’habitants peut avoir besoin de « plus de 200 » formations politiques.
« Pour un pays de 12 millions d’habitants, a-t-on besoin de plus de 200 partis politiques ? Certains partis politiques n’ont pour membres que la famille nucléaire de leurs fondateurs », a chargé le président Déby, visiblement très énervé par l’absence des opposants politiques qui n’auraient de « militants que les gens de leur région » et de la société civile qui ont boycotté le Forum.
« J’admets volontiers que le multipartisme intégral est la sève qui alimente la démocratie. Mais nous devons reconnaître, tout de même, que l’on assiste de plus en plus à une banalisation de la vie et de l’activité politique », a poursuivi l’homme qui tient notre pays d’une main de fer depuis plus de 27 ans.
S’exprimant devant 800 participants membres de son parti MPS et ses satellites, le despote tchadien a souligné qu’en plus du nombre pléthorique des plus partis politiques, la nécessité « sans tabou et sans réserve » sur plusieurs sujets comme le mandat présidentiel, les réformes de l’appareil judiciaire et le régime parlementaire.
La question de la fédération et celle de la forte décentralisation doivent être mises sur la table, a ajouté le Sultan du Dar-Bilia, selon qui « à la fin de ce forum, naitra la quatrième République du Tchad ».
Pour le journaliste François Djékombé, c’est quand même étonnant que ce soit le Président Idriss Déby qui dénonce le régionalisme ou le clanisme alors que « son pouvoir a toujours la réputation d’avoir un règne qui a pris ses racines dans le népotisme, le clanisme, le régionalisme et tous les autres « ismes » en plaçant femmes, enfants, cousins, cousines, neveux, nièces, oncles, tantes, etc. à tous les postes stratégiques et juteux ». Le PDG de la Radio Oxygène lui demande « d’enlever la poutre qui est dans son œil avant de demander aux opposants d’enlever la paille qui est dans leurs yeux », en paraphrasant la Bible.
Source: APANEWS