Le chef de la transition militaire au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a signé le 8 août au Qatar un accord avec une quarantaine de groupes rebelles destiné à lancer un dialogue national le 20 août à N’Djamena. Le texte garantit aussi la sécurité de ces opposants, invités à participer à cette journée de discussion. L’arrangement, censé ouvrir la voie au retour à un pouvoir civil, a été qualifié de « moment clé pour le peuple tchadien » par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Quelque 42 des 47 groupes représentés à Doha ont apposé leur signature aux côtés du pouvoir. Mais le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), l’un des principaux groupes rebelles, a refusé de signer l’accord, malgré les espoirs des médiateurs à Doha. « Nous sommes toujours sur le terrain, mais il est encore trop tôt pour savoir si nous allons reprendre la voie des armes, nous allons regarder ce qu’il va se passer dans les prochains jours, notamment avec le dialogue à N’Djamena », a déclaré Brahim Hissein, chargé des relations extérieures de la représentation du FACT.
Le FACT est à l’origine de l’attaque ayant conduit à la mort, le 19 avril 2021, du maréchal Idriss Déby Itno, qui dirigeait le Tchad depuis 30 ans. Le groupe rebelle a affirmé dans un communiqué que ce le « rejet » de l’accord de Doha « est concomitant à la non prise en compte de nos revendications », comme la libération des prisonniers. Le groupe a également affirmé qu’il « reste disponible au dialogue partout et toujours ».
Depuis cinq mois, différents acteurs tchadiens négocient sous l’égide de l’émirat du Golfe pour mettre fin à des décennies de troubles et d’instabilité au Tchad, pays de 16 millions d’habitants, qui a connu plusieurs coups d’Etat. Au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, son fils, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno, avait promis des élections libres et démocratiques dans un délai de 18 mois, après un « dialogue national inclusif » avec l’opposition politique et les innombrables mouvements rebelles. Rendez-vous est donc pris pour le 20 août prochain à N’Djamena, pour le dialogue inclusif.