Cette mesure concerne pour trois mois, les provinces du Sila et du Ouaddaï frontalières avec le Soudan et théâtre d’affrontements entre cultivateurs et éleveurs ayant fait 50 morts.
Province du Sila, le 9 août 2019. Suite à un scénario auquel la nature s’est accoutumé : un troupeau de dromadaires piétine le champ d’un agriculteur ou un jardin cultivé par une famille, l’on assiste à une éruption de violences entre les hommes des deux communautés après la découverte des corps de deux jeunes éleveurs. Bilan : 50 morts, prolifération d’armes à feu. « C’est une guerre totale que nous devons engager contre ceux qui portent des armes et sont à l’origine des morts d’hommes », a martelé le président Idriss Déby lors d’une conférence de presse le même jour à N’Djamena.
18 août 2019, en visite dans les provinces de l’Est, Idriss Déby pose un diagnostic sans ambage : « la cause principale de ce conflit intercommunautaire est lié au désordre qui dégénère au Soudan ». Il frappe du poing sur la table et prend un train de mesure pour exorciser le mal. Outre interdiction de circuler à moto dans les deux régions et suspension des chefs des deux cantons à l’origine des affrontements, le président déclare : « dès que je quitte la province de Sila, il faut désarmer tous les civils de la zone qui ont des armes entre les mains ». Pour ces zones de transhumance en proie à des conflits entre éleveurs nomades arabes et cultivateurs autochtones, « dès maintenant, nous allons déployer des forces militaires qui vont assurer la sécurité de la population dans la zone », a-t-il annoncé.