Hissène Habré est décédé le 24 août à l’âge de 79 ans au Sénégal. Poursuivi et condamné à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture, il était emprisonné à Dakar. L’information a été confirmée par le ministre sénégalais de la Justice, Malick Sall : « Habré a été remis entre les mains de son Seigneur », a-t-il déclaré. L’ancien président tchadien avait été hospitalisé à Dakar après avoir contracté le COVID-19.
« Monsieur Hissène Habré est décédé. C’est une bien triste nouvelle pour sa famille, pour beaucoup de Tchadiens, et nous compatissons à cette mort. Hissène Habré a dirigé le Tchad, même si on n’est pas partisan de la manière dont il a dirigé le Tchad, devant la mort, nous nous inclinons », a déclaré Abderaman Koulamallah, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement du Tchad. Lors de son arrivée au pouvoir, Hissène Habré a trouvé un pays divisé par une longue guerre civile. Son premier chantier fut alors la remise en route d’une administration. Pari qu’il réussit non sans commettre des crimes pendant les opérations de pacification du pays.
Une commission d’enquête, après sa chute, parle de quelque 40 000 morts. Hissène Habré est condamné à perpétuité en mai 2016 à Dakar par les Chambres africaines extraordinaires. Il est reconnu coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement. Une condamnation confirmée en appel un an plus tard. Il purgeait, depuis, sa peine au Sénégal, où il est décédé.
« Le gouvernement tchadien n’a pas particulièrement d’obstacles aujourd’hui contre un ancien président décédé. Nous exprimons à sa famille toutes nos condoléances. Il restera pour toujours un ancien président du Tchad. Tout Tchadien qui a dirigé le pays, quels que soient ses torts, restera dans la mémoire historique des Tchadiens. Ce n’est pas aujourd’hui le lieu de polémiquer sur sa gouvernance, sur le procès qu’il a eu. Nous nous exprimons de manière tout à fait officielle mais de manière réservée, et nous ne voulons pas en rajouter », a ajouté Abderaman Koulamallah, précisant que, « Il n’y aura pas d’hommage officiel (…) mais son corps pourra être rapatrié au Tchad si sa famille le désire ».