Le Président Vladimir Poutine et le Nord-Coréen Kim Jong Un, qui se rencontrent depuis le mercredi 13 septembre 2023 en Russie, lors d’une visite scrutée par le monde entier, ne comptent pas en rester là. La visite de Kim Jong Un durera « encore quelques jours », a annoncé le Kremlin ce jeudi 14 septembre 2023 quelques jours après l’arrivée du dirigeant nord-coréen à bord de son traditionnel train blindé.
Plus encore, à peine le premier jour de visite terminé, l’agence de presse d’État nord-coréenne KCNA a annoncé que Vladimir Poutine avait à son tour accepté de se rendre en Corée du Nord. « Kim Jong Un a invité avec courtoisie Poutine à visiter la RPDC [République populaire démocratique de Corée] quand cela lui conviendra. Poutine a accepté avec plaisir l’invitation et réaffirmé son invariable volonté de continuer à faire avancer l’histoire et la tradition de l’amitié Russie-RPDC », écrit l’agence. De quoi attiser les inquiétudes qui s’élevaient déjà, au vu du renforcement des liens entre la Russie et la Corée du Nord.
En juillet 2023, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s’était rendu à Pyongyang. Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, doit aussi s’y rendre en octobre 2023 selon plusieurs agences médiatiques.
À l’occasion de cette nouvelle visite de Kim Jong Un en Russie, Vladimir Poutine lui a offert « un gant provenant d’une combinaison spatiale, qui a voyagé plusieurs fois dans l’espace » et « une carabine de production russe de la plus haute qualité », a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov ce jeudi. Kim Jong Un a quant à lui offert à Vladimir Poutine une carabine fabriquée en Corée du Nord.
La conquête spatiale et les armes
En pleine guerre en UkraineLa Russie a proposé à la Corée du Nord d’envoyer un cosmonaute nord-coréen dans l’espace, selon les agences russes. La première sortie de Kim Jong Un en Russie a été consacrée au cosmodrome de Vostotchny, achevé en 2016 et qui doit remplacer à terme la base spatiale historique de Baïkonour. Là, Vladimir Poutine a évoqué la possibilité que la Russie aide la Corée du Nord à construire des satellites notamment de type militaire.Ces arguments pourraient être utilisés par le dirigeant russe pour obtenir des armes nord-coréennes, un an et demi après le début de son offensive en Ukraine, et en pleine contre-offensive de celle-ci. C’est en tout cas ce que craignent les Occidentaux, entre autres. Par la voix de John Kirby, porte-parole du Conseil national de sécurité, les États-Unis ont exprimé leur « préoccupation ». « Nous observons [ces discussions] avec inquiétude car cela pourrait rendre possibles des violations de l’interdiction par le Conseil de sécurité de toute vente d’armement à la Corée du Nord », a réagi la nouvelle ministre des Affaires étrangères japonaise, Yoko Kamikawa. Aucun éventuel accord de livraison de matériel militaire à la Russie n’a été dévoilé pour l’heure, mais Vladimir Poutine a parlé de « perspectives » de coopération militaire. Kim Jong Un, lui, a assuré que la Russie remporterait une « grande victoire » sur ses ennemis.