Donner un nouvel élan aux relations entre le continent africain et la Russie, c’est l’objectif ambitieux du Sommet Russie-Afrique organisé à Sotchi les 23 et 24 octobre 2019.
Une toute première édition co-présidée par le Président Vladimir Poutine, et son homologue égyptien, le président Abdel Fattah Al-sissi, également président en exercice de l’Union Africaine. Devant plus de 40 chefs d’Etat Africains réunis et les milliers de participants, Vladimir Poutine a réaffirmé la nécessité d’intensifier le volume des échanges entre la Russie et l’Afrique.
Le président malien Ibrahim Keita a pour sa part estimé qu’il y avait une nouvelle donne, une nouvelle ère, à l’aune de laquelle tout est en train d’être repensé, un nouveau signe de coopération qui reprend avec la Russie dans tous les domaines. Au-delà des traditionnelles commandes militaires, le Mali comme d’autres pays africains, compte sur l’expertise russe pour développer d’autres secteurs et à ce propos, le Vice-Ministre Russe de l’Energie, Pavel Sorokin, a déclaré que Moscou a aussi besoin de l’Afrique. « Nous sommes tous sur la voie de la croissance et que cela signifie que nous devons coopérer dans l’intérêt de chacune de ces parties. Si la Russie peut apporter beaucoup au continent, le pays ne se positionne pas en sauveur, mais en partenaire d’affaires gagnant-gagnant ».
De plus, le sommet se tiendra désormais une fois tous les 3 ans en alternance entre le continent et la Russie.
Plusieurs pays dans le viseur : projection militaire
La Centrafrique, Moscou s’y est implanté en décembre 2017, après avoir obtenu de l’ONU une levée de l’embargo sur les armes. Son objectif : former et équiper en matériel les unités centrafricaines. De prime abord, cette coopération militaire peut surprendre, mais elle est de plus en plus fréquente sur le continent. Car dans un espace militaire traditionnellement investi par les anciennes puissances coloniales et les États-Unis, de nouveaux acteurs se révèlent.
La vente d’armes est un des volets, si ce n’est le principal, de la coopération militaire de la Russie avec l’Afrique. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), la Russie a été le principal fournisseur d’armes des pays d’Afrique subsaharienne entre 2014 et 2018 où elle a trusté 28 % des importations.
Avec le Maghreb, le continent représente 15 % des exportations militaires russes. Parmi les clients : l’Égypte, la RDC, le Kenya, le Nigeria, le Mali, l’Angola et, le plus important, l’Algérie. En 2014, le pays a signé avec Moscou un contrat d’armement d’un milliard de dollars. En échange, la Russie a obtenu des avantages économiques.