Dans une déclaration au peuple sénégalais, le président du Pastef, Ousmane Sonko est revenu longuement sur les derniers événements qui ont endeuillé le Sénégal suite à sa condamnation pour corruption de la jeunesse. Face à la répression meurtrière de ses sympathisants et militants lors des récentes manifestations, l’opposant a lancé un appel à la France, partenaire de son pays.
«Je ne doute pas que la France soit un pays ami du Sénégal. Il est temps qu’on sache si c’est une amitié dédiée au peuple sénégalais ou bien à une élite, corrompue, violente. Je souhaiterais demander au gouvernement d’arrêter de collaborer militairement, policièrement, avec le gouvernement français pour les sept prochains mois», date de la présidentielle 2024. Pour le leader du Pastef, un pays comme la France ne doit pas approvisionner le Sénégal alors que le régime de Macky Sall se sert de ses munitions pour martyriser son peuple. Le même appel a été également lancé à la Turquie, qui fournit selon ses termes, des armes qui ont permis de tirer sur le peuple sénégalais.
Un discours aux antipodes
Un rendez-vous d’« opportunité ». Un échange « sans tabou ». Jeudi 23 mars 2023, Nadège Chouat, numéro deux de la cellule Afrique de l’Elysée, a profité d’une mission à Dakar pour rencontrer Ousmane Sonko, le leader de l’opposition sénégalaise. Une discussion de près de deux heures durant laquelle le candidat à la prochaine élection présidentielle, qui aura lieu le 25 février 2024, a profité de ce face-à-face inédit, et resté confidentiel jusqu’ici selon le Journal Le Monde, avec l’émissaire d’Emmanuel Macron pour « dénoncer des relations asymétriques » entre la France et le Sénégal. Lui « veut les rendre plus symétriques », explique-t-on à l’Elysée, s’il arrive à terrasser Macky Sall.
La rivalité entre l’actuel chef d’Etat du Sénégal Macky Sall, qui vient de renoncer à un troisième mandat contesté lors de son discours le 3 Juillet 2023, car potentiellement contraire à la Constitution, et le président des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), a fracturé le pays en deux camps.
En rappel, l’opposant sénégalais Ousmane Sonko a été condamné le 1er Juin 2023, à une peine de deux de prison ferme pour le délit de « corruption de la jeunesse » dans le cadre du procès pour viol répétitif et menace de mort l’opposant à une jeune employée d’un salon de beauté.
La chambre criminelle du tribunal de Dakar l’a acquitté des délits de viol et menace de mort pour lesquels il était également poursuivi. Dans son réquisitoire lors de l’audience du 24 mai, le procureur avait requis lors de l’audience une peine d’emprisonnement de 10 ans ou, à défaut, une requalification des faits en « corruption de la jeunesse » pour une peine ferme de 5 ans de prison.
Une condamnation qui porte un sacré coup à la carrière politique du leader de patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). Sa candidature à la présidentielle de 2024 déjà menacée par le verdict rendu à son encontre le 8 mai pour diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang est a priori comprise avec cette condamnation.