Concernant le conseil des ministres, du 28 octobre, présidé par le président Macky Sall, certains journaux locaux racontent les coulisses d’une réunion qui a abouti à la dissolution du gouvernement. « Je voulais délivrer un message à la fin de la rencontre. Mais, comme certains membres du gouvernement doivent aller me représenter à Kaolack, je vais le faire maintenant », a d’emblée déclaré le chef de l’Etat sénégalais. Dans la suite de son mot, le président Macky Sall fit savoir que, « ce n’est pas évident de servir son pays. Parfois ça marche, parfois il y a des soucis. Je ne suis pas un homme pressé. On parle depuis plusieurs mois de remaniement. J’ai pris le temps d’évaluer, d’analyser et un changement s’impose. Je vais faire des changements en profondeur, dans le gouvernement et les Institutions ». Pour justifier le renouvellement, il précisa : « ce n’est pas parce que je n’ai pas confiance en vous que j’opère des changements, mais c’est parce qu’à un moment donné, le changement est dicté par la volonté politique et les nouvelles missions à confier au gouvernement ».
Plus tard, le communiqué signé d’Abdoulatif Coulibaly, le porte-parole de la présidence de la République, annonçant la dissolution du gouvernement, mentionne : « en attendant la mise en place du nouveau gouvernement, les ministres et secrétaires d’Etat sortants sont chargés d’expédier les affaires courantes ». Cette situation laisse encore place à des supputations. Qui reste ? Qui part ? Qui migre vers un autre ministère ? Mystère et boule de gomme ! Ainsi s’achève, assurément pour plusieurs, le parcours au sein d’une équipe gouvernementale de 32 membres, en place depuis le 7 avril 2019, soit deux mois après la réélection pour un deuxième mandat du président Macky Sall, au pouvoir depuis 2012.
Pour l’instant, une seule certitude : le rétablissement du poste de Premier ministre, supprimé depuis 2019. La nouvelle équipe gouvernementale devra être constituée dans les meilleurs délais. A ce niveau, il y a plusieurs possibilités diverses. Le président Macky Sall pourrait avoir un gouvernement élargi à l’opposition et à la société civile. En effet, cette refondation intervient après que les rapports sur le dialogue national sont déposés sur la table du chef de l’Etat.
Mais s’il y a gouvernement élargi, il se pose la question de savoir quels acteurs de la société civile et quels opposants vont faire leur entrée. Le Rewmi d’Idrissa Seck acceptera-t-il de s’allier à nouveau avec Macky Sall.
Qu’en sera-t-il du Parti démocratique sénégalais (PDS) ou du camp de Khalifa Sall ?
L’autre option pour le président Macky Sall est de préparer un troisième mandat. Et dans ce cas, les alliés qui veulent avoir leur candidat en 2024 comme le Parti socialiste seront éjectés du gouvernement. Un tel scénario offrira sans doute plus de postes aux responsables de l’Apr. Même si les responsables de l’Alliance pour la République (APR) qui nourrissent des ambitions peuvent en faire les frais. Le chef de l’Etat sénégalais a aussi la possibilité de former un gouvernement de mission. Dans ce cas, non seulement beaucoup de ministres membres de l’APR vont sauter. La taille de l’équipe devra aussi être réduite. Une trentaine de ministères au plus en lieu et place de la quarantaine actuellement. Il y aura aussi nécessité de revoir certains ministères, comme celui de l’Economie et des Finances scindé en deux départements.