La Russie a été frappée de plein fouet par un attentat inédit sur son sol Vendredi 22 Mars 2024, faisant au moins 137 morts et des centaines de blessés. L’attaque, revendiquée par le groupe terroriste de l’État islamique du Khorasan dans les heures qui ont suivi l’attentat, a entraîné une chasse à l’homme instantanée de la part des autorités russes pour retrouver les coupables. Dès le lendemain de l’attaque, les forces de l’ordre ont affirmé avoir arrêté onze personnes, dont les quatre assaillants présumés, qui seraient selon plusieurs sources tous ressortissants du Tadjikistan. Ces derniers ont été conduits devant le tribunal de Basmanny à Moscou le 24 mars au soir, et inculpés les uns après les autres du chef d’actes de terrorisme. Placés en détention provisoire jusqu’au 22 mai, ils encourent la prison à perpétuité.
Des investigations nourries par Moscou
Dès le lendemain de l’attaque, plusieurs vidéos sont diffusées dans la journée sur des chaînes Télégram, soulignant la torture à laquelle les suspects arrêtés semblent avoir été soumis. Un extrait, dont l’authenticité n’a pas pu être prouvée, dévoile notamment un homme plaqué à terre par une personne en tenue de camouflage, l’oreille mutilée et ensanglantée. Une photographie diffusée dimanche montre un autre homme attaché, un générateur électrique relié à son appareil génital.
En parallèle, la chaîne publique Pervy Kanal a diffusé des images d’interrogatoire qui tournent en boucle sur les réseaux sociaux. On y voit plusieurs hommes encadrés par des membres des forces de l’ordre, armés. La vidéo aurait été supposément tournée sur le lieu de leur arrestation, dans la région de Briansk. Trois d’entre eux ont du sang sur le visage. Sur les vidéos, deux des suspects admettent leur culpabilité. L’un déclare avoir agi pour l’argent 500 000 roubles promis par un inconnu sur les réseaux sociaux.
Les Occidentaux pointés du doigt
Dimitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a refusé de répondre aux allégations de torture qui ont fusé suite à la publication des vidéos des suspects. « Je laisserai cette question sans réponse », a-t-il éludé face à des journalistes. Le Comité d’enquête, un puissant organe d’investigation, a en revanche refusé de mentionner la revendication formulée dès vendredi par le groupe djihadiste État islamique. Le président russe Vladimir Poutine a de son côté privilégié la piste d’une responsabilité ukrainienne dans l’attentat.
Alexandre Bortnikov, le directeur du FSB, s’est montré le plus explicite à ce sujet, mardi : « Nous pensons que l’action a été préparée par des islamistes radicaux et, bien entendu, facilitée par les services secrets occidentaux, et que les services secrets ukrainiens eux-mêmes sont directement impliqués. »
Samedi, au lendemain de l’attaque contre une salle de concert de la banlieue de Moscou, revendiquée le soir par l’Etat islamique, le FSB avait pourtant fait une annonce surprenante : « Après avoir commis l’attentat terroriste, les criminels comptaient franchir la frontière russo-ukrainienne et avaient des contacts appropriés du côté ukrainien », indique alors l’agence de sécurité russe, citée par l’agence TASS, des suspects ayant été arrêtés dans une région russe frontalière de l’Ukraine. Les autorités n’avancent aucune preuve de ces liens supposés, dont la nature n’est pas précisée, l’Ukraine ayant de son côté nié toute implication dès vendredi. Surtout, elles ne commentent pas la revendication de l’EI. Dans le même temps, le président biélorusse Alexandre Loukachenko, un proche allié de la Russie, contredit ce récit, assurant que les assaillants avaient initialement essayé de fuir vers son pays. Les autorités russes ont quant à elles, annoncées avoir interpellé quatre autre suspects, en dehors des premiers, Lundi 25 Mars 2024.