« La situation sécuritaire demeure toujours préoccupante dans l’Est et dans le nord-est de notre pays. Je vous appelle à soutenir mon action pour mettre fin à l’insécurité », a reconnu le président Félix Tshisekedi, le 14 décembre 2020, devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. En République démocratique du Congo (RDC), les forces de sécurité sont régulièrement accusées d’exactions dans des rapports de l’ONU et des organisations de défense des droits humains, qui n’ont de cesse de plaider pour l’amélioration du niveau général des troupes congolaises. Pour apporter un début de solution le président a promis la création d’une école de guerre. « J’annonce la création d’une école de guerre l’année prochaine en RDC. Les travaux des constructions de l’académie de police vont commencer au début de l’année prochaine », fit-il savoir aux élus de la nation. Fruit de la coopération entre la RDC et la France, ce projet est le produit de la visite à Kinshasa de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, en mai 2019. Les deux pays avaient à l’époque conclu de travailler ensemble sur la création d’une école de guerre pour la formation des futurs cadres des forces armées de la RDC.
Le président Félix Tshisekedi a lui-même coupé le ruban d’inauguration, lançant dans la foulée, la toute première année académique. La France intervient dans la logistique et les ressources humaines. Le département des études a d’ailleurs été confié à un officier supérieur français. « Le gouvernement congolais va mobiliser des moyens pour l’érection des infrastructures définitives dans l’enceinte de la première zone de défense. L’école de guerre de Kinshasa a pour mission de préparer les officiers supérieurs militaires à l’exercice de responsabilité, de commandement et de direction où s’élabore et s’exécute la politique de défense et de sécurité », a expliqué le général d’armée Célestin Mbala Munsense, chef d’état-major général des forces armées de RDC.
A l’issue de la formation, le chef de l’armée congolaise explique que « les officiers seront aptes à gérer une crise impliquant la participation des forces armées, selon une approche globale. Ils seront également capables d’appréhender avec efficacité la préparation des forces et des réformes structurelles du domaine de la défense et de la sécurité ». Le bureau de l’ONU espère que cette nouvelle école d’officiers aidera à améliorer le niveau général des troupes. « La mise en place d’une école de guerre va permettre davantage de former les officiers et de les équiper en termes de connaissances et de savoir-faire de manière à avoir un meilleur niveau de commandement et de contrôle sur les troupes. Il est important d’assurer la discipline dans les troupes et ce qui permettra aussi d’améliorer le comportement sur le terrain, c’est-à-dire, d’avoir une influence aussi sur le niveau de respect des droits de l’Homme », a affirmé Abdoul Aziz Tioye, le directeur du bureau de l’ONU en RDC.