La très influente conférence épiscopale de la République démocratique du Congo a accusé lundi 2 mars 2020, la coalition au pouvoir de « prendre en otage » le peuple sur la base d’un « accord occulte ». Une situation qui n’arrange pas les affaires de Kabila et Tshisekedi.
Les évêques dénoncent dans un communiqué une tension préoccupante au sein de la coalition au pouvoir, qui regroupe les forces politiques du président Félix Tshisekedi et de son prédécesseur Joseph Kabila. « Les alliés semblent plus préoccupés par leur positionnement politique que par le service à rendre au peuple qui continue à croupir dans la misère », écrivent les évêques.
« Il est inacceptable que le pays soit pris en otage par un accord qui, du reste, est occulte », ajoutent les évêques. MM Tshisekedi et Kabila ont passé un accord de coalition en janvier 2019, dont le contenu n’a jamais été rendu public, lorsqu’ils ont organisé la première transition pacifique du pouvoir dans l’histoire du pays.
« Nous assistons à un enrichissement injustifiable et scandaleux d’une poignée d’acteurs politiques au détriment de la grande majorité de la population », ajoute le comité permanent de la Cenco.
Constats mitigés
« La corruption et les détournements du denier public persistent », « les mesures annoncées pour combattre ces maux demeurent sans effet », ajoutent les évêques. Investi en janvier 2019, le président Félix Tshisekedi vient de demander une information judiciaire sur des détournements présumés dans le financement de chantiers publics. Les évêques demandent au chef de l‘État de « veiller à ce que les enquêtes amorcées ne soient pas un leurre ». Les évêques se déclarent inquiets par la persistance de l’insécurité généralisée dans l’Est du pays, soulignant qu’on n’a jamais compté autant de morts en moins d’une année dans cette partie du pays.
L’influente Cenco décerne quelques satisfécits, comme la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement scolaire, des “avancées significatives” en matière de liberté d’expression, et le retour de la RDC sur le plan diplomatique avec un « accord-cadre avec le Saint-Siège ».