Alors que les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement se sont retirés en fin de semaine dernière, de la ville de Baboua mercredi dernier vers 11 heures pour se retrouver au village Zoungou situé à 5 kilomètres sur l’axe Besson, les forces gouvernementales et leurs alliés russes et rwandais se sont emparés de la ville sans aucune résistance des rebelles. À leur arrivée le 11 février 2021 dans la ville, une liesse populaire les attend aux abords de la route par les populations locales.
L’hélicoptère russe est descendu dans la ville avant de poursuivre son vol jusqu’à la frontière avec le Cameroun cet après-midi, suivi des véhicules des patrouilles des forces coalisées du gouvernement. Maintenant, la ville de Cantonnier est sous contrôle de l’armée nationale, et la voie est libre, il ne reste qu’aux autorités camerounaises d’ouvrir sa frontière au millier des véhicules des marchandises en provenance du Cameroun qui se sont bloqués du côté camerounais.
Aux antipodes du chaos en décembre 2020
À cinq jours des élections présidentielles et législatives, des rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique, se sont emparés de Bambari, la quatrième ville du pays. Le gouvernement dénonçait alors une tentative de coup d’État alors que les groupes armés qui opèrent sur le territoire ont relancé les hostilités.
Des attaques avaient repris, mardi 22 décembre 2020, en Centrafrique, avec la prise de la quatrième ville du pays par des rebelles, à cinq jours des élections présidentielle et législatives. Par ailleurs, Moscou a dépêché 300 « instructeurs militaires » pour aider le gouvernement qui dénonce une tentative de coup d’État. Bambari, à quelque 380 kms au nord-est de la capitale Bangui, est tombée aux mains de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), un des nombreux groupes armés qui se partagent plus des deux-tiers de la Centrafrique.
Dans l’ouest du pays, trois autres de ces groupes, qui ont fait alliance et forment à présent une coalition, s’en sont pris à des axes routiers vitaux pour l’approvisionnement de la capitale. Des combats se sont déroulés dans les deux zones. Bambari a été prise sans violence contre les habitants mais les rebelles ont pillé le commissariat, la gendarmerie et les maisons des particuliers, avait déclaré Abel Matchipata, maire de Bambari aux médias panafricains.
L’attaque avait donné lieu à deux heures d’échanges de tirs avec l’armée et des Casques bleus de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), ont précisé de hauts responsables d’ONG et de l’ONU.
De l’autre côté de la capitale, des combats ont repris sur la route nationale 1, l’axe vital qui relie Bangui au Cameroun. La ville de Boali, située sur cette route à environ 60 kilomètres de Bangui, était calme jusqu’alors. Plusieurs convois de camions commerciaux en provenance de Bangui, qui se dirigeait vers le Cameroun, a été dissuadé d’aller plus loin par des éléments des forces armées centrafricaines. Des combats avaient éclaté, à quelques dizaines de kilomètres. La population a pris peur. Femmes et enfants de la ville se sont réfugiés à 6 km, dans des campements en brousse.
« Pour aider Bangui à renforcer les capacités défensives de la Centrafrique, la Russie a répondu rapidement à la demande du gouvernement (centrafricain) et envoyé 300 instructeurs supplémentaires pour la formation de l’armée nationale », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, dans un communiqué en décembre 2020.
Toutefois, Moscou avait soutenu qu’elle n’avait pas envoyé de troupes sur place, allant à l’encontre d’une annonce du gouvernement centrafricain faisant état de l’envoi de « plusieurs centaines » de soldats russes et d’équipements lourds dans le cadre d’un accord de coopération bilatérale. Un haut diplomate russe, Mikhail Bogdanov, avait précisé que la Russie avait naturellement des gens là-bas, en vertu de nos accords avec le gouvernement centrafricain, de nos accords sur la formation de cadres et le travail de nos instructeurs.
Dans ce pays de 4,9 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres du monde mais riche en diamant, des gardes privés employés par des sociétés russes de sécurité assurent déjà la protection rapprochée du président Faustin Archange Touadéra et des instructeurs forment les forces armées centrafricaines. Le gouvernement avait accusé l’ex-président François Bozizé, dont la candidature à la présidentielle a été invalidée, avec des accusations de tentative de coup d’État