Entouré des représentants de l’ONU, de l’Union européenne, de l’Union africaine, de la CEEAC, et de l’ambassadeur de France, le président Faustin-Archange Touadéra a présidé la cérémonie, mercredi 16 octobre, à Bouar.
À Bouar, le président Faustin-Archange Touadéra a célébré une étape majeure de la montée en puissance des forces armées républicaines. La ville située au Nord-Ouest de la République Centrafricaine a abrité la formalisation d’une importante étape dans le processus d’édification d’une armée solide, gage de paix et de réconciliation en RCA.
L’intégration des combattants rebelles dans l’armée régulière, à travers les unités spéciales mixtes de sécurité (Usms), est l’un des piliers de l’accord de paix de Khartoum, signé le 6 février dernier entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés. Très applaudie par les populations, la première cuvée d’environ 200 éléments, va travailler avec les forces de sécurité et de défense sous la supervision de l’état-major de l’armée centrafricaine. « Je demande aux unités spéciales qui vont entrer en service de contribuer, à la protection des populations, à renforcer l’ordre public, et à mener les missions de sécurisation des couloirs de transhumance dans le strict respect des principes républicains : impartialité et neutralité », a recommandé le président Faustin-Archange Touadéra.
L’accord de Khartoum prévoit la création de trois Usms, chacune composées d’environ 650 hommes dont 40% de soldats réguliers et 60% de combattants issus des groupes armés, qui doivent être déployées pour protéger les couloirs de transhumance et les gisements miniers, deux des principales sources de richesses du pays.
Les autres temps forts de la visite de Bouar
Le séjour du président centrafricain à Bouar a aussi été l’occasion de présider d’autres cérémonies. À l’instar de la fin formation de 1023 jeunes recrues de l’armée formées par la mission européenne EUTM-RCA, de la rétrocession des armureries et des infrastructures militaires financées par l’Union européenne, destinées au déploiement des Forces armées Centrafricaines, et la visite au chantier de construction du nouveau centre de formation pour les forces de sécurité intérieure.
Les retombées de cette visite marquent une avancée importante dans la construction d’une armée de garnison, et la restauration de l’autorité de l’Etat centrafricain sur l’ensemble du territoire.
Le huitième accord plus que jamais sur les rails
Depuis 2012, le pays de Faustin-Archange Touadéra a expérimenté sept textes d’accord foireux. Le huitième, monté à Khartoum, semble promis à un bel avenir. Celui-ci renforce le rôle de la Minusca qui pourra « détenir » tous ceux qui le violeraient. Il mentionne également d’« éventuelles sanctions » de la part de l’ONU ou de l’Union africaine. Les signataires se sont engagés à « renoncer » dès la signature de l’accord « à tout recours à la force armée » pour régler leurs différends. Le risque de poursuites judiciaires n’est donc pas exclu, même si la probabilité semble limitée, car le mot « amnistie » ne figure pas dans l’accord. Une « commission inclusive » comprenant en son sein des représentants des groupes armés, a la charge « de qualifier et de proposer toute action susceptible d’être prise en matière de justice » pour les soumettre ensuite à une commission vérité et réconciliation.